Dix-sept candidats à la candidature à la présidentielle d'avril prochain ont retiré les formulaires de souscription des signatures. C'est ce qu'a annoncé le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi. Intervenant, jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, l'orateur affirme que ce nombre de candidats a été enregistré « depuis l'ouverture, le 9 janvier, de l'opération de remise des formulaires de souscription, à aujourd'hui ». Mohamed Talbi ne donne pas, toutefois, la liste nominative des candidats inscrits au niveau du ministère. Mais il précise que les personnes ayant retiré les formulaires « sont soit des représentants des partis politiques, soit des candidatures libres ». Auparavant, rappelons-le, le ministère de l'Intérieur avait rendu publique une première liste de sept responsables de partis politiques qui ont été les premiers à retirer lesdits formulaires. Il s'agit, en particulier, du président du FNA, Moussa Touati ; de la porte-parole du PT, Louisa Hanoune ; du président de Ahd 54, Ali Faouzi Rebaïne. D'autres responsables de « petits partis » se sont également portés candidats à la candidature. Mais le plus dur reste à faire pour eux. Pour pouvoir décrocher une place sur les starting-blocks et participer à la « grande course » vers le palais d'El Mouradia, les candidats à la candidature doivent rassembler au moins 75 000 signatures d'électeurs inscrits. Et là, peu de candidats déclarés peuvent dépasser cet écueil avec succès. Moussa Touati et Louisa Hanoune, dont les partis disposent d'un nombre suffisant d'élus dans les différentes assemblées, peuvent s'assurer une place au sprint final. La loi électorale permet aux candidats de rassembler soit 600 signatures d'élus soit 75 000 parrainages d'électeurs répartis sur 25 wilayas (1600 signatures par wilaya). Ali Faouzi Rebaïne peut, lui aussi, créer la surprise, comme ce fut le cas en 2004 où il avait pu rassembler les signatures nécessaires et être candidat à la présidentielle pour la première fois. Malgré ce nombre important de candidats, le gouvernement est sérieusement inquiété par l'absence des candidatures de qualité. La défection des « grosses pointures » de la politique nationale fait craindre aux pouvoirs publics un remake du scénario des législatives de 2007 où on avait enregistré le plus fort taux d'abstention de l'histoire de l'Algérie. C'est pour éviter une telle situation que le ministère de l'Intérieur tente, depuis quelques jours, de convaincre la population à s'inscrire sur les listes électorales. « Ne laissez pas les autres décider à votre place », est le slogan choisi par le ministère pour appuyer sa campagne. Une autre action sera également lancée prochainement. Il s'agit, selon Mohamed Talbi, de l'envoi de SMS incitant les électeurs à s'inscrire sur les listes électorales. « Un accord a été déjà signé avec les différents opérateurs de la téléphonie mobile », affirme-t-il. Des agents de l'administration ont été également chargés de se rendre dans les nouveaux logements pour inciter les personnes ayant changé de résidence à s'inscrire sur les listes électorales. Précisant que le ministère n'obligera pas les électeurs à voter, l'orateur a révélé les résultats de la dernières opération lancée par le ministère de l'Intérieur et tendant « de savoir pourquoi les électeurs n'ont pas voté lors des législatives de 2007 ». « Nous avons envoyé 2,5 millions de questionnaires aux citoyens et nous n'avons reçu que 250 000 réponses », a-t-il dit.