Dix-sept candidats à la candidature à l'élection présidentielle ont déjà retiré leurs formulaires au niveau du ministère de l'Intérieur. C'est Mohamed Talbi, directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, qui l'a affirmé, jeudi dernier, lors de son passage à l'émission «Forum de jeudi» de la Chaîne II de la radio nationale. «Ce sont des candidats issus de partis politiques et des indépendants», a indiqué Mohamed Talbi sans toutefois révéler l'identité de ces derniers. Cependant, le responsable du ministère de l'Intérieur a tenu à préciser que ces candidats à la candidature «ne seront pas forcément candidats» puisqu'ils sont appelés à remplir les conditions exigées par le Conseil constitutionnel. Parmi ces conditions, rappelle-t-il, le candidat doit récolter 600 signatures d'élus ou, à défaut, collecter plus de 75 000 signatures d'électeurs sur au moins 25 wilayas. Autant dire que la tâche ne sera pas facile pour beaucoup de postulants, notamment ceux ne disposant pas d'un appui partisan. Bien avant cette sortie du ministère de l'Intérieur, certains noms, plus ou mois connus sur la scène publique, ont déjà retiré leurs formulaires de candidature. Il s'agit, entre autres, de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs -qui n'a toujours pas annoncé publiquement sa candidature-, de Moussa Touati, président du Front national algérien, de Mohand Saïd, ancien porte-parole du Wafa, parti non agréé de Taleb Ibrahimi, de Ali Fawzi Rebaïne de Ahd 45 et d'autres candidats indépendants. Sur le plan pratique, les candidats qui souscriront à ces conditions doivent déposer leur dossier, rappelle Talbi, au niveau du Conseil constitutionnel au plus tard 15 jours après la convocation officielle du corps électoral. Une décision qui interviendra, très probablement, au début du mois de février. Mais avant l'échéance, l'administration est à pied d'œuvre. L'invité de la radio nationale a d'ailleurs affirmé que les services du ministère de l'Intérieur ont commencé le travail de sensibilisation pour inciter les Algériens à aller voter en avril prochain. Concernant l'autre opération relative aux affiches collées un peu partout et portant le slogan «Ne laissez pas les autres décider à votre place», écrit en trois langues –berbère, arabe et français-, l'administration a mobilisé des agents (essentiellement des femmes) pour faire du porte-à-porte. Ces fonctionnaires visitent actuellement quelque 1,5 million de domiciles pour inscrire ceux qui ne figurent pas sur les listes électorales. Munis des formulaires d'inscription, ces visiteurs particuliers vérifient, en même temps, que «l'essentiel des citoyens qui n'ont pas voté lors des derniers scrutins l'ont fait à cause du changement de résidence». Cela ne veut pas dire, selon Mohamed Talbi, que ceux qui ont fait du boycott un choix politique ne sont pas respectables. «C'est une attitude totalement respectable», a-t-il affirmé tout en rappelant que, lors des législatives de 2007, son administration a reçu 250 000 réponses aux courriers adressés à ceux qui n'ont pas voté. En plus de cette méthode de proximité, qui touche notamment les nouvelles cités, Mohamed Talbi a indiqué que le ministère de l'Intérieur a associé les opérateurs de téléphonie mobile pour envoyer des SMS dans le même but, à savoir inciter les citoyens à aller s'inscrire sur les listes électorales. «Avec cela, si les gens ne votent pas, ce ne sera pas la faute de l'administration», a-t-il dit en référence à une éventuelle abstention politique. Concernant la présence d'observateurs étrangers, le directeur général des libertés publiques au ministère de l'Intérieur a indiqué que c'est le ministère des Affaires étrangères qui s'en occupe et que c'est «aux organisations sollicitées de désigner leurs observateurs». «Nous sommes là juste pour mettre à leur disposition les moyens nécessaires», a-t-il précisé. A. B.