L'APC de Oued Ghir a fini sa première année d'exercice, plutôt paisible, en s'engageant, contre toute attente, sur la voie que d'autres assemblées communales débloquées ont quitté : Celle du blocage. Cinq élus, dont quatre se sont déplacés à notre rédaction (Djouadi, Allili, Allali, Ramdani), se liguent pour exiger de changer la donne et composer avec la nouvelle majorité qu'ils forment depuis qu'ils comptent parmi eux un cinquième élu mécontent, celui du RND. Celui-ci, Alili Ahcène, a démissionné de la présidence de la commission des travaux et aménagement du territoire et de celle de l'ouverture des plis en août dernier, rejoignant la cause des quatre élus (deux du FLN, un du MEN et un indépendant) qui ont déjà mis les pieds dans l'opposition en quittant plus tôt les commissions communales. Sa démission étant effective, le P/APC a fait, en septembre dernier, suspendre sa ligne téléphonique et ces indemnités. Ce qui n'a pas agrée le concerné qui fait valoir sa qualité de délégué communal qui courre toujours et se prévalant d'un courrier du chef de la daïra qui le « rétablit dans ses droits ». Les cinq se disent exclus de la gestion des affaires de la commune dont la manière ne les satisfait pas. La décision de délocalisation d'un projet d'une bibliothèque, à l'intérieur du territoire du village de Oued Ghir, contrarie Djouadi Abderahmane, l'un des deux élus FLN et ex P/APC. C'est de son temps qu'une étude a été réalisée. « Rien n'empêchait de continuer l'appel d'offres » estime-t-il. M. Alili, lui, reproche, entre autres griefs, au P/APC de n'avoir pas fait appel « aux compétences » de l'assemblée et de ne pas favoriser la collégialité. « Depuis 14 mois, nous n'avons jamais fait blocage. Nous avons laissé passer une période d'observation et nous nous sommes rendus compte qu'il y a un refus d'écouter les élus. Aujourd'hui, on ne peut plus cautionner » s'exprime Djouadi. Parce que se considérant exclus de la gestion communale, les protestataires entendent appliquer le principe de « la réciprocité » à la veille de l'adoption du budget primitif (BP). Répondront-t-ils à la convocation ? « Niet ! » s'empresse de répondre M. Djouadi qui jette la balle dans le camp du P/APC. « La solution est à son niveau. Il y a une majorité qu'il n'a plus. S'ils peuvent gérer à quatre qu'ils le fassent » défie-t-il. Les cinq ne demandent pas moins que « la mise à l'écart des deux vice-présidents de l'APC ». Paradoxalement, ils ne réclament pas le départ du P/APC. « C'est le choix du peuple » nous disent-ils. C'est que l'arrivée de Ayad Boualem à la tête de l'APC a eu lieu à l'arrachée. L'APC de Oued Ghir est l'une des assemblées les plus plurielles de la wilaya. Cinq partis politiques et des élus de deux listes d'indépendants la composent. Le dernier scrutin a donné le FLN et la liste (génération du renouveau) de l'actuel P/APC gagnants avec deux sièges chacun. A la faveur du critère du plus âgé, le FLN s'apprêtait à fêter la reconduction de M. Djouadi avant que ne tombe la décision de suppression de ce critère. La configuration politique actuelle de cette APC reproduit, accidentellement ou par prolongement naturel des choses, la copie inverse, à quelques nuances prés, du schéma national. Les élus RCD et FFS font bloc avec l'actuel président de l'APC, Ayad Boualem, sous la casquette d'indépendant, et en face, le FLN et le RND coalise avec le MEN et un élu indépendant. Une assemblée de neuf élus dans laquelle la logique numérique prend place.