Bien que disposant d'un établissement de taille régionale qui dispense des formations dans le secteur de la santé, la demande exercée sur les établissements privés qui ont obtenu l'accord de la tutelle, reste grande mais porteuse de risques. Jusque-là, deux écoles privées ont ouvert leurs portes aux candidats désireux d'exercer comme aides-soignants. Depuis, le gel d'ouverture d'établissements du genre a été décrété par le ministère. Si l'offre reste limitée car «les responsables continuent d'assurer, en priorité, des débouchés aux diplômés de l'école publique, la demande, elle, a explosé ces dernières années en dépit du prix fort payé par l'élève», dira un haut cadre de la santé à Tiaret. Les candidats, qui se recrutent principalement parmi les recalés du système éducatif ayant un niveau minimal de 3e année secondaire, s'acquittent rubis sur l'ongle de sommes allant jusqu'à 120 000 dinars pour deux années de formation. Une formation assurée pour l'essentiel par des professeurs fraîchement partis à la retraite tant ils constituent une aubaine pour des promoteurs désireux de réussir leur business. Un exemple parmi d'autres illustre la donne à Tiaret. Une école privée, dénommée «Ibn Sina», n'a pu offrir que 178 postes sur les 1300 candidats inscrits cette année. La deuxième n'a pu offrir pour autant de demandes que 80 postes pédagogiques. A vrai dire, dira notre source, «les débouchés restent faibles quand bien même ils sont assujettis à des dérogations de la part du ministère des Finances et de la Fonction publique à la limite des postes budgétaires annuellement ouverts dans le secteur». Pour exercer, ces écoles, qui s'inscrivent dans l'esprit et la lettre des textes en vigueur, notamment le décret exécutif 98-371 du 23/11/ 1998 portant condition de création des établissements privés de formation paramédicale, leur organisation et contrôle ainsi que l'arrêté du 23/02/2012 relatif aux normes des locaux des établissements de formation paramédicale privée et leur équipement, sont astreintes à des «contrôles rigoureux» pour «ne pas tomber dans de précédents cas d'escroquerie, à l'exemple de celui de l'école privée El Mihwar qui a fait beaucoup de victimes parmi les jeunes à qui on offrait un CD contre le paiement d'une forte somme d'argent», explique notre interlocuteur. Les deux seules écoles en activité ont été déjà contrôlées à trois reprises par des missions ministérielles et c'est dire à la fois la rigueur et les craintes d'éventuels dérapages qu'induit l'ouverture d'écoles du genre. Pour rappel, l'Ecole régionale de formation paramédicale de Tiaret dispose de plus de 700 places pédagogiques, alors qu'elle tournait, dans les années 1990, avec moins de 30 stagiaires, en dépit des notes d'admission fixées l'année dernière à 14,30/20 tant la demande avait explosé.