Pour cette nouvelle rentrée universitaire, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) entend lancer un nouveau projet intitulé Madinati (Ma ville). Initié par le département de la recherche scientifique et technologique, le projet a été conçu pour placer l'université au cœur de la ville et de la société, avec pour objectif de contribuer à l'identification, à l'étude des problèmes et des besoins exprimés en matière environnemental, économique, social, culturel ou autres. Les chercheurs, les étudiants et l'ensemble de la communauté universitaire sont ainsi appelés à participer à cette tâche, en proposant des solutions pour résoudre les problèmes de la ville. L'idée est donc d'impliquer cette communauté dans le développement en général. Dans le détail, le texte explicatif diffusé par le MESRS indique que ce projet a pour mission d'initier et de soutenir des initiatives régionales innovantes et structurantes pour le développement socioéconomique de la région, par la concertation des compétences scientifiques, des leaders socioéconomiques et des élus locaux de wilaya. L'implication des compétences dans l'élaboration des politiques de gestion et l'apport de solutions est ainsi mise en exergue à l'effet de proposer «une meilleure qualité de vie dans les localités et transformer nos villes en métropoles du savoir, de recherche et d'innovation au service du citoyen», souligne le document du ministère. Et de préciser que la direction générale de la recherche scientifique s'engage à présenter les plus récentes études faites par des chercheurs concernant chaque ville, à exposer les différentes publications et brevets, élaborer les analyses des tendances qui caractérisent l'évolution de la production des publications scientifiques, ainsi qu'à délivrer les brevets enregistrés cette dernière décennie aux villes concernées, mais surtout produire une cartographie efficace des différents acteurs du système de l'innovation pour chaque territoire. De cet fait, le programme Madinati offre aux acteurs et décideurs de chaque territoire une base informationnelle (database) capitale pour toute prise de décision. Pour ce faire, la DGRST a retenu cinq critères pour la définition d'une société innovante, à savoir le talent, conditionné par la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée ; le savoir, devant être calculé sur la base du développement de la connaissance et le transfert de la recherche en innovation. Le troisième critère retenu est l'esprit d'entreprise et les deux derniers étant l'accès au financement et l'interrelation entre les différents acteurs de la société. Selon les rédacteurs du projet, l'initiative de ce nouveau concept part du principe que «l'université n'est pas seulement un lieu d'enseignement et de recherche, mais elle a aussi une responsabilité vis-à-vis de la société. La responsabilité sociétale des universités est une véritable opportunité pour changer leur image à l'échelle territoriale». En somme, la DGRST souligne que cette démarche se base sur plusieurs axes, à savoir la participation à l'inscription territoriale des universitaires, le développement de la société de connaissance comme étant une réalité pour tous, en alliant enjeux de cohésion sociale et de compétitivité économique pour permettre l'émergence d'une économie de l'innovation, mais surtout sur l'engagement de la communauté des chercheurs et des étudiants en faveur des territoires et la mise à disposition de leur savoir et de leurs compétences, ainsi que la prise en charge des besoins d'études, d'expertise et d'insertion technologique pour un meilleur confort du citoyen.