A l'exemple des nombreuses bourgades isolées sur toute la bande montagneuse Nord servant de rempart avec la wilaya de Jijel, la commune de Hamala, relevant de la daïra de Grarem Gouga, est une agglomération pauvre et enclavée qui a payé un lourd tribut au terrorisme. « Sous le joug des hordes obscurantistes qui y ont fait leur terrain de prédilection, la localité a été désertée par des centaines d'habitants qui descendaient à Grarem pour trouver refuge, l'espace d'une nuit, qui chez des parents, qui chez des amis », raconte la mémoire visuelle. Acculée aux ultimes retranchements nord-est de la wilaya et nichée au piémont de Djebel M'cid Aïcha (1 200 m d'altitude), cette région hostile, au relief accidenté, a été le théâtre, en 1993/1994, du premier acte terroriste perpétré à l'échelle de la wilaya de Mila, exactement à Aïn Gamra, contre un pauvre citoyen égorgé en plein jour. A la faveur de la paix retrouvée, quelques projets modestes ont vu le jour ici et là et ont favorisé le retour progressif des habitants dans leurs chaumières, à l'image de la concrétisation de 170 aides à l'habitat rural, en plus d'un programme supplémentaire qui cible 40 projets identiques. « Le quota des PPDRI demeure largement insuffisant par rapport à la forte demande », a noté Abdelbaki Medjrab, P/APC de Hamala. Entouré de ses principaux collaborateurs, ce dernier reste persuadé que « le salut des 11 198 âmes qui peuplent Hamala, la rupture de l'isolement étouffant et l'impulsion d'une dynamique socioéconomique dans toute la région passent inévitablement par l'ouverture de grands boulevards vers les territoires de Jijel, Skikda et Constantine, à partir du carrefour servant de confluence entre ces trois wilayas ». Une vision aussi pertinente que futuriste qui devrait interpeller les responsables sur cette perspective d'intérêt public. La configuration de ce projet structurant consiste à ouvrir, à partir dudit carrefour, des déviations, à l'Est vers Skikda via Oum Toub, au Sud, vers Constantine via Oued Ourzag et en direction de Mila via Hamala. D'autant plus que le tronçon de la wilaya de Jijel, prenant naissance au niveau de la RN27 et reliant ledit carrefour en contournant au Nord Hammam Béni Haroun (sur une vingtaine de kilomètres), est déjà réalisé. Plaide également pour cette option novatrice, l'inscription, dans le cadre du sectoriel, du revêtement du chemin communal reliant sur 9 km Hamala audit carrefour en passant par les mechtas de Aïn Gamara, Aïn Béïda et Habbacha. Un projet structurant, pour peu qu'une réelle volonté des décideurs accompagne cette projection lumineuse qui aura le triple avantage de raccourcir les distances vis-à-vis de ces wilayas frontalières, provoquer des flux migratoires à travers cette zone de transit tout en aidant à recréer une vie sociale et économique dans cette partie de la wilaya et briser les carcans d'un isolement oppressant qui n'a que trop contribué à la précarisation du quotidien des habitants. Par ailleurs, les élèves du primaire n'en sont pas mieux lotis. Sur un total de 10 écoles implantées sur le territoire de cette commune montagneuse pauvre, 8 pâtissent de la surcharge scolaire, d'autre plus que l'école primaire de Mechta N'chem est abandonnée depuis une décennie pour raisons sécuritaires, alors qu'une deuxième a été affectée à la garde communale. Mais là où le bât blesse le plus, c'est le dos rond fait jusqu'ici au projet de construction d'un lycée à Hamala. Lequel projet a pourtant, selon les élus locaux, bénéficié d'une affectation officielle.