Le colloque, qui s'ouvert depuis hier à Aïn Témouchent, était l'occasion pour le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) d'organiser des sessions de formation au profit des enseignants de tamazight des wilayas de l'ouest du pays. «Les enseignants (accueillis au centre de formation de Aïn Témouchent) seront encadrés par un corps professoral», précise le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, lors d'un point de presse, tenu en marge du colloque. Le secrétaire général précise que jusqu'à 2014, 34 sessions de formation ont été organisées avant que le ministère de l'Education nationale ne prenne le relais. «La ministre de l'Education a parlé de 2018-2019 comme l'année de la formation. Le HCA s'implique financièrement et à travers la formation», relève M. Assad, qui met en avant la nécessité de renforcer la formation des enseignants, dont la première promotion de l'Ecole normale supérieure (ENS) permettra à l'avenir d'avoir des enseignants es qualité, alors que jusque-là les enseignants étaient issus des quatre départements de langue amazighe (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Batna) ou encore du mouvement associatif. L'inspecteur général du ministère de l'Education, M. Messeguem, a évoqué la décision de son département de renforcer l'enseignement de la langue amazighe à travers le territoire national. «Si en 2014, il y a eu 11 wilayas, il y en a, actuellement, précise-t-il, 44 qui sont concernées par cet apprentissage, en attendant sa généralisation à travers toutes les wilayas du pays.» A cet effet, en sus de l'ouverture de 300 nouveaux postes budgétaires, le département de Nouria Benghebrit a mis en place une méthode d'évaluation des enseignants, un guide des examens, etc. Faisant allusion aux difficultés liées à l'apprentissage de la langue amazighe et aux résistances dans certaines régions du pays auxquelles ont fait l'écho certains médias, le secrétaire général du HCA estime que les enseignants doivent «s'adapter» à la réalité du terrain, particulièrement dans les régions non amazighophones. M. Assad propose l'organisation d'opérations de jumelage entre des écoles des régions arabophones et celles amazighones, ce qui devra permettra, argue-t-il, à des enfants de connaître d'autres régions, à l'exemple d'Illizi, dans le Grand Sud. La wilaya de Aïn Témouchent est désormais concernée par l'apprentissage de tamazight : 30 enseignants de cette wilaya sont recrutés pour lancer l'expérience dans la wilaya de l'Ouest. Par ailleurs, le secrétaire général du HCA annonce l'édition de manuels d'apprentissage en direction des jeunes apprenants et des adultes. Après celui édité en 2015, le HCA a remis à l'OPU un nouveau manuel «revu et corrigé», annonce Si El Hachemi Assad. Il y aura, poursuit-il, également une anthologie des textes littéraires depuis Apulée, jusqu'à Mammeri. «On doit proposer un contenu algérien», soutient-il.