Ce sont trois autres banques publiques qui s'impliquent à travers la signature de trois accords similaires. Après les deux conventions de financement déjà signées entre l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), d'une part, et la Banque nationale d'Algérie (BNA) et la Banque du développement rural (Badr), d'autre part, ce sont trois autres banques publiques qui s'impliquent dans le financement du programme de création, d'équipement et d'acquisition de matériel par les microentreprises à travers la signature, hier, de trois accords similaires. Ces conventions ont été paraphées par Madame Fatma Seddaoui, directrice de l'Angem et Mohamed Loukal, Mohamed Djellab et Amar Daoudi, P-DG respectifs de la BEA (Banque extérieure d'Algérie), du CPA (Crédit populaire d'Algérie) et de la BDL (Banque de développement local). La présence du ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès et du ministre des Finances, Mourad Medelci, à cette cérémonie de signature, a scellé, si besoin est, l'importance de ces conventions qui accompagneront concrètement la stratégie de lutte contre le chômage et la précarité de l'emploi dans les zones rurales et urbaines. Le développement du pays et les richesses ne peuvent s'acquérir que par «le travail, le travail et encore le travail», a martelé Medelci tout en se félicitant de «l'implication» des banques dans ce plan de financement. Il soulignera les orientations du président Bouteflika qui avait énoncé en 2004 des objectifs clairs en matière d'emploi des jeunes inscrits dans le programme quinquennal dans lequel une place de choix est réservée à l'emploi des jeunes. Intervenant plus longuement après la signature des conventions, Ould Abbès a confirmé la création de plus de 60.000 microentreprises qui ont généré quelque 190.000 emplois stables grâce en grande partie au ministère des Finances, «nerf de la guerre pacifique contre le chômage», qui s'est investi dans ce processus qui a déjà porté amplement ses fruits. Il a annoncé que 4000 prêts non rémunérés (PNR) ont été octroyés à ce jour et 6000 devront l'être dans les jours qui viennent, soit un nombre total appréciable de 10.000 opérations. Il précisera également que 28.000 dossiers éligibles sont dans l'attente d'un paraphe et de rappeler, que, lors de sa campagne en 2004, le président avait visé la création de deux millions d'emplois à l'horizon 2009 et un taux de croissance qui approche le niveau de 6%. Si ce taux de croissance est maintenu, estime le Bretton Woods, le taux de chômage va baisser pour passer de 15,3% à 13,8%, si l'on prend en compte le taux de sous-emploi rural, a relevé Ould Abbès. Il faut cependant, a dit le ministre, compter sur les départements ministériels créateurs d'emplois comme les Ressources en eau, les Travaux publics, l'Habitat, la PME, secteurs qui ont créé 903.183 postes de travail en 2005, en termes d'emplois flexibles et durables. Le ministre ne manquera pas d'afficher un optimisme réaliste pour l'échéance 2009, année à laquelle le taux de chômage sera inférieur à 10% si l'on continue sur cette lancée. Ould Abbès indiquera en outre que l'Algérie, où l'aide sociale passe en priorité, se trouve être «le seul pays dans le monde qui dispose de 10 programmes de soutien à l'emploi» animés par autant d'organismes créés à cet effet, Ansej, Angem, Anem, Andi, Cnac...pour ne citer que ceux-ci. Les transferts sociaux ont atteint plus de 8% du PIB, a dit Ould Abbès reconnaissant toutefois certaines poches de précarité dans certaines wilayas. Le ministre a indiqué par ailleurs que 377 milliards de dinars ont été investis dans le cadre de l'aide à l'emploi des jeunes en plus du programme de financement normal accordé. Pour illustrer la réussite du programme d'aide aux jeunes chômeurs, le ministre citera «l'intérêt particulier» manifesté récemment par des partenaires français «fascinés par le gigantesque effort déployé par l'Algérie en direction de l'emploi des jeunes». Il se félicitera en outre de la baisse constatée du chômage qui est passée de 29,5% en 1999, à un taux, acceptable pour l'heure, de 15,3% soulignant que la résorption de cette plaie doit se poursuivre. Reprenant les orientations du président de la République, Ould Abbès a affirmé que «nous atteindrons la création de 2 millions d'emplois en 2009» avant d'annoncer la création future et en cours de 100 locaux en moyenne par commune, lesquels seront destinés à des activités productives ou de service. Cette opération «se déroule bien» sur le terrain, a-t-il assuré, précisant qu'un ensemble de 150.000 locaux seront octroyés dans tout le pays conformément au programme du président Bouteflika. A ce propos, le ministre des Finances, Medelci, a annoncé qu'une séance de travail spéciale sera tenue pour assurer le succès du plan de «100 locaux par commune». Intervenant à la fin de la cérémonie de signature, Mme Fatma Seddaoui, DG de l'Angem, a précisé que 68% sur les 16.000 demandes de crédit exprimées émanent de femmes travailleuses et que 88,28% des dossiers ont été remboursés au 31/12/05. Les crédits octroyés sont bien sûr assurés, a souligné Seddaoui, par un fonds de garantie pour faire face aux mauvais payeurs ajoutant que certains ont même payé par anticipation leurs dettes, possibilité autorisée par le dispositif.