Le Parti des travailleurs (PT) relève avec inquiétude «la putréfaction du système en place entraînant la décomposition/maffiotisation accélérée des institutions et un délitement/détricotage des missions de l'Etat, le menaçant d'effondrement». Dans un communiqué rendu public après la réunion de son bureau politique, le parti de Louisa Hanoune évoque ainsi l'ampleur de la corruption et de la prédation qui n'épargnent plus aucun secteur ; il cite «les catastrophes et les scandales en cascade, dont les inondations, le choléra, les affaires de corruption prédation». Le PT souligne la multiplication des expressions de détresse sociale et l'avancée de la criminalité et de la délinquance. Le parti fait état dans le même sillage de «la montée en puissance, dans le sud comme dans le nord du pays, de la mobilisation populaire en général pour l'amélioration des conditions de vie (eau, routes, gaz, etc.), contre la prédation du foncier et des biens communaux, contre la mise en faillite des APC, de la mobilisation pour l'emploi et le développement de Ouargla, In Salah, Chabet El Ameur (Boumerdès), Tizi Ouzou, etc.» Il se félicite de la mobilisation des travailleurs en particulier pour «la défense de leur outil de travail et de leurs droits menacés de destruction par la politique antisociale et antinationale en cours». Une mobilisation qui s'avère dans bien des cas fructueuse et victorieuse, estime ce parti, citant l'exemple des travailleurs de Fertial (ex-Asmidal) Annaba qui ont empêché par leur mobilisation «le bradage sur instruction du Premier ministre de 49% des parts du complexe au profit d'une entreprise privée totalement étrangère au secteur des engrais». Le PT dit ainsi être totalement «engagé dans les luttes sociales, solidaire des justes combats des travailleurs» afin de «stopper le rouleau compresseur du saccage de la propriété collective et des services publics, des droits socio-économiques». Le parti de Louisa Hanoune considère qu'«en cette période charnière, les atteintes intolérables et répétées aux libertés démocratiques constitutionnelles, avec en tête le droit de manifester pacifiquement, alimentent les tensions et creusent davantage et dangereusement le fossé entre la majorité du peuple et l'Etat». C'est pour cette raison que le PT appelle le président Bouteflika à intervenir pour faire cesser cette répression qui s'abat sur les mouvements de protestation, notamment celui des retraités et des invalides de l'ANP. Le PT dit maintenir sa démarche pour une Assemblée nationale constituante qui permettrait la «refondation politique, constitutionnelle et institutionnelle conforme aux aspirations de la majorité du peuple».