Elles sont mille deux cents familles de la cité Sidi Harb qui se disent oubliées par les autorités de Annaba. Leurs multiples démarches et autres écrits adressés aux autorités locales sont restés sans suite, ce qui les contraint à vivre dans des conditions plus que jamais précaires. Durant les dernières intempéries, on a eu l'impression que ces familles n'avaient pas encore bénéficié des bienfaits de l'Indépendance. Bon nombre de leurs enfants sont atteints de maladies, notamment celles à transmission hydrique, ou l'asthme, les allergies, etc. Ce qui leur ajoute d'autres frais de soins médicaux auxquels ils ne sont pas en mesure de faire face. La saison froide ne semble pas inquiéter outre mesure les responsables. Odeurs nauséabondes, engendrées par des eaux stagnantes, réseau d'évacuation des eaux usées obstrué et gadoue, caractérisent cette citée oubliée. Casées comme des bestiaux, soumises aux vicissitudes du climat (la plupart des chefs de famille confrontés à un chômage endémique), ces familles avaient, maintes fois, tenté d'attirer l'attention sur leur situation, en vain. Plusieurs habitants de cette cité menacent de boycotter les prochaines élections présidentielles, déclarant : « Malgré les multiples visites des autorités locales sur les lieux, rien n'a été fait. Ce sont généralement des promesses sans lendemain. En l'absence d'une réelle prise en charge de notre situation précaire, nous avons décidé de passer à l'action en boycottant les prochaines élections présidentielles ».