La gestion des déchets est devenue une épine dans le pied des collectivités locales, à telle enseigne que le recours aux compétences universitaires en la matière s'est imposé comme l'ultime alternative. Des 13 millions de tonnes de déchets produits annuellement, moins de 7 % seulement sont valorisés, au moment où de par la planète, les activités autour de cette filière sont devenues un levier économique. Les expériences à succès de certaines universités sont ainsi échangées avec d'autres dans le cadre de programmes de coopération. Le cas d'un projet élaboré, dans cet esprit, entre l'université Salah Boubnider (Constantine3) et des partenaires allemands en est l'exemple édifiant. Renforcer la formation universitaire germano-algérienne en gestion durable des déchets et des flux de matières est une perspective qui pourra tenir toutes ses promesses. «Nous avons arrêté avec nos partenaires de l'université de Rostock un programme de séjour en Allemagne pour 15 étudiants en Master pour une durée de 12 jours, soit du 17 au 28 juin 2019. La prise en charge financière de cette mission sera assurée par le Bureau allemand des échanges culturels (DAAD, www.daad.de) à Bonn dans son programme : voyages d'études en Allemagne pour groupes d'étudiants étrangers. Le programme comporte des travaux pratiques au sein des universités de Rostock et Hamburg, des visites de firmes allemandes spécialisées dans la collecte et la gestion des déchets, plus particulièrement celle de la production d'énergie à partir de la biomasse (déchets). Ces sociétés sont localisées dans les villes de Rostock, Hamburg, Wismar, Rosenow et Ihlenberg. Le week-end est consacré aux activités culturelles (visite de musées, excursion en bateau, vie quotidienne des Allemands, la restauration et la musique……). Le séjour sera clôturé par un workshop où chacun des étudiants algériens doit exposer oralement en Anglais une présentation sur son thème de Master», a détaillé, le Pr R. Hadef, conseiller auprès du Recteur, chargé de la coopération allemande. L'université Constantine 3, conformément à la stratégie nationale dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, s'oriente vers l'instauration du diplôme professionnalisant, d'où l'intérêt de ce genre de projet. «Nous investissons dans la formation professionnalisante, le Master dans la gestion durable des déchets en est le premier pas», nous a indiqué le recteur, Ahmed Bouras. Une première promotion qui a manifestement fait des émules au-delà du cadre pédagogique, puisque le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables a fait montre d'un intérêt envers cette formation. «Nous avons eu des contacts avec la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables pour participer à des ateliers de traitement, un préalable à la contribution de notre université dans le projet Baladiya, initié dans le cas de la wilaya de Constantine avec les municipalités de Constantine et du Khroub», ajoutera le Pr Bouras. L'université fait ainsi office d'interface et offre une opportunité aux étudiants concernés de mettre à profit l'expérience acquise par le truchement de ce projet. Sur le terrain, des commissions mixtes avec les collectivités seront mises en place incessamment pour aborder le volet pragmatique. Dans la même formule, un accord préalable avec deux universités allemandes (Bremen et Dusseldorf) a été décroché pour un futur Master professionnel conjoint dans le domaine architecture-urbanisme. Nous n'avons pas encore pu convaincre la GIZ pour accompagner cette action à laquelle nous sommes toujours solidement accrochés. BALADIYA 2.0 Le projet Baladiya-Nouvelles approches du développement urbain «s'adresse aux spécialistes du développement urbain de l'Algérie, Maroc et Tunisie travaillant dans une approche conceptuelle, administrative, scientifique ou politique (ministères, cabinets d'architecture et bureaux d'études), et aux représentants de la société civile (organisations de quartier, initiatives citoyennes…). Il permet aux participants d'avoir des échanges d'expérience et de connaissances approfondies, aussi bien entre eux qu'avec des collègues allemands», a indiqué en préambule le Pr Hadef, qui présentera le projet comme suit : «Les mutations sociales intervenues en Afrique du Nord font apparaître de nouvelles exigences et de nouvelles possibilités d'aménagement du cadre de vie de la population. A l'avenir, les modes de vie et de travail des Algériens, Marocains et Tunisiens se définiront principalement en milieu urbain. Le développement urbain a donc une grande influence sur les conditions générales de la vie en société et sur la réussite des mutations que les citoyens et les milieux politiques veulent amorcer. A travers le projet Baladiya-Nouvelles approches du développement urbain, une initiative lancée et financée par la Robert Bosch Stiftung et soutenue par la Deutche Gesellschaft fur internationale Zusammenarbeit (GIZ) dans le cadre du projet CoMun, l'Académie européenne de Berlin et ses partenaires offrent aux urbanistes participants l'opportunité de développer leurs propres projets, tout en créant des réseaux transnationaux axés sur la pratique». PRIORITES THEMATIQUES A l'instar de tout projet, les contours et modalités sont aussi définis pour celui de Baladiya. «Le programme s'articule autour du débat, de conférences, de visites sur le terrain, d'excursions et de modules de compétences. Les priorités thématiques sont définies en concertation étroite avec les participants, jusqu'à présent, l'ordre du jour a abordé les questions suivantes : la planification intégrée, la rénovation et le développement urbains, le changement climatique et l'équité intergénérationnelle, la participation politique au sein du développement urbain, notamment de la part des enfants et des jeunes et la mobilité urbaine. Les séminaires se déroulent généralement à Berlin, plusieurs excursions ont déjà été organisées à Francfort/Oder, Potsdam, Brunswick, Wolsfsburg, Gorlitz, Leipzig et Dresde. Au cours du séminaire, les participants rencontrent également des collègues allemands dans le cadre d'entretiens en tête-à-tête ou en petits groupes, en vue d'échanger leurs expériences professionnelles. À côté de cela, les participants se voient offrir la possibilité, pendant le déroulement du programme, de découvrir en profondeur le travail quotidien des administrations municipales allemandes par le biais de stages d'observation d'une à deux semaines organisées individuellement», a développé le Pr Hadef. Concernant sa durée, elle s'étale sur deux années et chaque édition se traduit par «un séminaire de préparation et un autre de clôture qui auront lieu dans un pays de l'Afrique du Nord et des modules présentiels de plusieurs semaines dispensés en Allemagne», nous a-t-on encore précisé. L'ensemble des manifestations se déroulera en langue française.
Les priorités de la GIZ Depuis 1993, la GIZ y est représentée par son propre bureau. La GIZ travaille en Algérie, notamment pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). A ce jour, la GIZ compte 108 collaborateurs dans le pays, dont 15 experts expatriés. La coopération germano-algérienne se concentre sur le domaine de l'environnement avec des champs d'intervention tels que la gestion durable des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité, l'adaptation au changement climatique, la gestion des déchets et la promotion de technologies et d'innovations respectueuses de l'environnement. Le principal commettant de la GIZ est le BMZ. GIZ International Services travaille également en Algérie pour le compte d'autres clients, tels que l'Union européenne et des entreprises du secteur privé.