L'Institut national spécialisé de la formation professionnelle de l'animation et de la gestion touristique (INSFP), sis dans la localité de Ouagenoun (20 km de Tizi Ouzou), est « replongé » dans la tourmente. Les stagiaires demandent « le départ du directeur administratif et des finances (DAF), à l'origine de tous les maux de l'institut », disent les stagiaires. Des lacunes d'ordre socio-pédagogiques, compromettantes au bon déroulement de la formation des stagiaires ont été constatées. Cependant, le directeur se dit au courant des problèmes et pense pouvoir les régler. Mais, « pointer du doigt le DAF relève de la manipulation », soutient-il. D'emblée, les stagiaires déplorent le manque de sécurité à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement. L'enceinte est gardée par un seul agent la nuit, affirment les élèves. Sur un autre registre, les stagiaires ont contesté le retard dans le versement de leurs bourses. A ce sujet, le DAF affirme : « En effet, nous avons bloqué la bourse d'un grand nombre de stagiaires, notamment les nouveaux inscrits. C'est parce que ces derniers n'ont pas encore déposé leurs chèques, que nous n'avons pas effectué les virements. Il faut savoir aussi que des retenues instaurées par la loi sont soustraites du total, 450 DA sont retenues pour couvrir les frais d'hébergement et d'autres services. » Pour plus d'explication, le DAF prend le téléphone pour appeler le directeur. « Pas d'électricité. Le téléphone ne marche pas ! Les coupures d'électricité sont fréquentes à l'établissement », martèle-t-il. Les stagiaires trouvent qu'il est inconcevable qu'un institut de ce rang n'ait pas de groupe électrogène. Face aux problèmes qui perdurent depuis l'an dernier, le directeur de l'établissement, M. Djebbar estime : « Nous avons affaire à des problèmes normaux, qui font partie de la vie d'un l'établissement. » Toutefois, il renvoie les retards accusés dans la prise en charge des revendications des stagiaires, à la lenteur des services externes qui doivent intervenir dans l'amélioration des conditions sociales de l'institut. Des pannes surviennent régulièrement sur la chaudière. « Nous avons réparé les brûleurs, mais la capacité de la bonbonne de gaz, nous permet une autonomie de 3 jours seulement », dit-il . Le directeur ajoute : « Nous sommes contraints de libérer les stagiaires, sachant que ces derniers ne peuvent pas tenir sans chauffage, en ces temps de froid. C'est pourquoi, une demande a été adressée à Naftal pour nous doter d'une seconde bonbonne afin d'assurer le chauffage 24h/24h et on attend. » Le chauffage est assuré par intermittence. « Les blocs pédagogiques et l'administration sont chauffés uniquement dans la journée », dit le directeur. Outre le chauffage, les stagiaires déplorent le manque d'animation sportive et culturelle et les équipements. Unique divertissement pour les internes : la salle de télé, de laquelle un démodulateur numérique a été volé. L'alimentation de la région en eau potable s'effectue deux fois par semaine. Un fait qui pénalise également les stagiaires et favorise l'insalubrité des lieux. « Nous ne pouvons ni pratiquer de sport, parce que le terrain est délabré et les douches sont dépourvues d'eau chaude. Ils peuvent bien installer une bâche à eau ! », tonne un stagiaire. Par ailleurs, si manipulation il y a, seule l'amélioration des conditions sociales des stagiaires, peut mettre fin à l'envenimement de la situation, au milieu de cette cacophonie.