Des demandes de financement des projets à l'arrêt ne sont pas avalisées par les autorités centrales. Des demandes de crédit exprimées par les autorités locales de la wilaya de Bouira auprès du gouvernement, destinées au financement des projets à l'arrêt, ont été rejetées. Le problème de financement des projets gelés dans le cadre des mesures d'austérité décidées après la chute des cours du pétrole se pose avec acuité. La relance des chantiers est improbable du fait des restrictions budgétaires. D'importants projets, tous secteurs confondus, accusent des retards considérables. D'autres sont carrément à l'abandon. Au chef-lieu de wilaya, les opérations visant la réalisation d'un nouveau siège de wilaya sont à l'arrêt depuis plus de deux ans, rappelle-t-on. La bâtisse, qui devait abriter les nouveaux locaux de l'administration locale, enregistre des dégradations. Les autorités locales avaient mobilisé, pour rappel, une enveloppe avoisinant les 180 milliards de centimes pour sa réalisation. La moitié du budget a été consommée, a-t-on appris de sources sûres. Débuté en 2013, le projet avait suscité de moult interrogations, du fait que les responsables de l'époque ont décidé d'implanter l'édifice sur une assiette abritant un établissement scolaire. En plus de ces projets d'équipements publics gelés, ce sont les opérations visant la réhabilitation des structures sportives, de santé et éducatives qui sont quasiment à l'abandon. A M'chedallah, à l'est de Bouira, l'arrêt des travaux de réalisation d'un nouvel hôpital de 120 lits a fait sortir des citoyens dans la rue. Des dizaines de personnes ont marché lundi dernier pour réclamer des pouvoirs publics la relance des chantiers. Le dégel des projets n'est pas pour demain. Il faut noter que des projets ont été lancés avec une surévaluation du budget initial, sans tenir compte des problèmes et surtout des aléas financiers auquel fait face l'économie du pays dépendante des cours du pétrole. Les lettres de crédit formulées par les autorités locales sont restées sans suite, a-t-on précisé. Cette situation pénalisante a contraint les entreprises réalisatrices à libérer leur personnel en abandonnant tout bonnement les chantiers. Dans la wilaya de Bouira, ce sont beaucoup plus les investissements destinés au secteur de la Santé qui sont touchés par le gel. Les exemples sont légion. En plus du projet de réalisation d'un hôpital dans la commune de M'chedallah, un autre projet d'une capacité de 60 lits est également à l'arrêt dans la région de Bordj Okhris au sud de la wilaya. D'autres travaux visant l'amélioration de la qualité des soins au profit des populations ne sont pas encore lancés. Le complexe Mère et Enfant d'une capacité d'accueil de 80 lits, prévu au chef-lieu de wilaya, un centre de transfusion sanguine à Aïn Bessem, un centre d'hémodialyse ainsi que l'acquisition des ambulances promis par les pouvoirs publics n'ont pas encore vu le jour. D'autres établissements sanitaires fonctionnent au ralenti à cause d'un manque flagrant en personnel médical. Dans la wilaya de Bouira, des salles de soins nouvellement réceptionnées sont aussi fermées faute de personnel. Sollicités, ni la direction de la santé, ni les services de wilaya n'ont souhaité s'exprimer sur ce dossier.