Alimenté par l'augmentation du taux d'obésité dans le monde, le diabète pourrait toucher un adulte sur neuf d'ici à 2045, soit plus de 730 millions de personnes. Ce qui fera nécessairement augmenter les coûts annuels des soins de santé liés au diabète qui devraient, selon les prévisions de spécialistes, augmenter de 39%, passant de 775 milliards de dollars plus de 1 million de dollars. Sans une stratégie de lutte intégrée contre les facteurs de risque du diabète incluant les facteurs socioculturels, tous les moyens qui peuvent être mis en place par les autorités de santé peuvent s'avérer inefficaces selon une étude intitulée Cities Changing Diabetes*, initiée par Novo Nordisk et présentée au 54e congrès de l'Association européenne du diabète (EASD), qui s'est tenu du 1er au 5 octobre à Berlin, en Allemagne. «Pendant de nombreuses années, le diabète a continué d'augmenter à un rythme alarmant malgré les efforts des décideurs et des fournisseurs de soins de santé», déclare David Napier, professeur d'anthropologie médicale à l'University College London (UCL). «Pour inverser la tendance face à cette maladie dévastatrice et coûteuse, nous devons penser différemment et adopter de nouvelles approches», a-t-il indiqué. Pour lui, pour que les stratégies de santé publique et les plans de soins individuels réussissent, il est important de prendre en compte tous les facteurs associés aux comportements culturels et sociaux des populations. Evoquant les principales causes ayant contribué à l'augmentation du diabète dans le monde, les auteurs de cette recherche sont revenus sur les facteurs socioculturels en citant quelques pays entre autres, où l'approche est plutôt axée sur la curatif que le préventif, limitation de l'efficacité des soins ou bien l'alimentation riche est un signe d e confort. L'étude a également démontré que tant que la prévalence de l'obésité augmente, le diabète progresse. «Si l'Amérique du Nord et l'Europe, où l'obésité est en augmentation depuis des décennies, où le taux de prévalence future du diabète de type 2 sera le plus élevé, l'Afrique, en revanche, devrait voir le nombre de personnes vivant avec le diabète être multiplié par trois», ont-ils indiqué, et de signaler qu'une réduction de 25% de la prévalence de l'obésité sur le continent réduirait de 15,3 millions le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2 en 2045. Pour rappel, les dernières données de l'Atlas du diabète publiées par la Fédération internationale du diabète sont alarmantes : on dénombre près de 60 millions de personnes atteintes de diabète en Europe – dont 90% de type 2 – et 32 millions de personnes sont à risque élevé de développer la maladie. Sachant que le surpoids et l'obésité sont des facteurs déterminants de l'augmentation de la prévalence du diabète, il y a donc une grande source de préoccupation. Des études effectuées au cours des dernières décennies ont démontré qu'une modification raisonnable du mode de vie avec une réduction de 5% du poids corporel et 150 minutes d'activité physique modérée par semaine (30 mn/jour), réduit le risque de diabète de 58%. Des programmes nationaux pour réduire le poids et modifier les habitudes alimentaires des personnes à risque de diabète de type 2 doivent être mis en œuvre de toute urgence. Les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé sur la consommation de sucre doivent être adoptées par tous les Etats.
* Cities Changing Diabetes est un programme basé sur un partenariat unique en son genre dont l'ambitieux objectif vise à réduire de 25% le taux d'obésité de manière à ce que seulement 1 personne sur 10 soit atteinte de diabète d'ici à 2045. Plus de 100 partenaires locaux, comprenant des dirigeants municipaux, des ministères, des universités, des associations de lutte contre le diabète, des compagnies d'assurance maladie, des groupes communautaires et des entreprises, collaborent en associant leurs différentes disciplines et en établissant de nouvelles formes de partenariat public-privé pour cerner le problème du diabète, partager des solutions et mener des actions visant à réduire l'ascension du taux du diabète urbain. Le programme a été lancé en 2014 par trois partenaires mondiaux : University College London, Steno Diabetes Center Copenhagen et Novo Nordisk. Aujourd'hui, 17 villes représentant plus de 130 millions de citoyens sont des partenaires actifs : Beijing, Beyrouth, Buenos Aires, Copenhague, Hangzhou, Houston, Jakarta, Johannesburg, Koriyama, Leicester, Mérida, Mexico, Rome, Shanghai, Tianjin, Vancouver et Xiamen.