Malgré tous les efforts du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour faire réussir les inscriptions du master à travers la plateforme numérique «Progres», les problèmes rencontrés par les étudiants montrent que cette nouvelle procédure informatisée a été un véritable désastre. Les plaintes et les protestations des étudiants n'ont cessé de croître depuis l'affichage des résultats des inscriptions. La plateforme «Progres», faut-il le rappeler, est censée venir à bout de la «pagaille» régnant au sein de l'administration et réduire les soucis des étudiants. Il n'en demeure pas moins que cette année cet outil numérique fut un échec sans pareil. Des étudiants, majors de promotion, ont été refusés, alors que d'autres, ayant une moyenne de 10 avec rattrapage, ont été admis. D'autres se sont retrouvés orientés et admis dans une spécialité différente à leur domaine, à l'exemple d'Oussama, un étudiant licencié en sciences humaines, de l'université d'Alger, qui nous dit avoir été admis, à sa grande surprise, en master 1 droit, une spécialité qui «n'a aucun rapport avec son cursus universitaire», assure-t-il. Selon d'autres témoignages, beaucoup d'étudiants ont été également admis par ladite plateforme, puis refusés dans la même journée, et vice versa. A en croire Kenza, étudiante à l'université de Beni Messous, à Alger, certains de ses camarades «n'ont même pas pu compléter leur inscription à cause de la saturation de la plateforme qui a subit plusieurs ‘‘bugs'', lorsque les visites atteignaient les 1000 visiteurs». Les étudiants de diverses universités, dont le droit à l'inscription a été injustement refusé, sont allés crier leur colère mercredi dernier devant les portes du ministère de tutelle. Notre interlocutrice, qui suit ses études en langue turque, nous a affirmé qu'elle n'a pas été acceptée en master, sans savoir au juste le motif du refus. C'est le cas aussi de Kahina, une autre étudiante avec qui nous nous sommes entretenus, qui s'interroge tout étonnée sur le rôle de cette plateforme pourtant censée limiter les tourments des étudiants. «A voir où nous sommes arrivés, cet outil informatique n'a finalement fait qu'amplifier les tracas habituels des étudiants», s'exclame-t-elle. Et d'ajouter : «Lors de sa dernière conférence, le ministre a dit que cette plateforme était une nouvelle expérience. Malheureusement, nous constatons que cette expérience a mal tourné et ses résultats se sont avérés des plus catastrophiques.» Les étudiants contestataires rappellent à ce propos que le système LMD leur donne le droit de postuler pour continuer leur cursus supérieur. «Toutes ces entraves ne feront que retarder le démarrage effectif des cours et nous nous interrogeons sur la manière que le ministère adoptera afin de compenser ce retard au niveau des universités», soulignent les étudiants.