Une publication dans un canal de « propagande » utilisé par le wali déchu lors du dernier mouvement a suscité moult réactions des citoyens, mais surtout des fonctionnaires de la direction de l'industrie et des mines (DIM) de la wilaya. Ces derniers avaient observé un sit-in symbolique la semaine passée à l'entrée du siège de leur direction pour alerter les responsables et dénoncer l'information diffusée sans avoir pris la peine de consulter les personnes intéressées. «Il ne faut pas toucher à notre dignité», nous a confié un fonctionnaire au sein de la DIM. Leur directrice, installée à Tipasa depuis le mois de mars 2018, a été citée, alors qu'elle n'est pas impliquée dans cette affaire révélée par ce média en quête de scoop. Selon la direction des domaines de la wilaya de Tipasa, «il s'agit d'une concession qui avait été effectuée au profit d'un investisseur algérien résidant à Bordj Bou Arréridj, à la suite d'une décision prise en 2013 par le Calpiref». «Ces hangars, des biens publics exploités par l'entreprise publique Enaditex, se situent au sein du centre urbain d'El-Hamdania (Cherchell. La wilaya de Tipasa avait récupéré les hangars à la suite de la liquidation de l'entreprise publique», ajoute-t-il. Dans cette zone entourée d'habitations, une parcelle de terrain et un hangar ont été transformés en salle omnisports au profit des jeunes de l'agglomération secondaire d'El-Hamdania. «Les hangars de l'ex-Enaditex, selon le notaire de la wilaya (direction des domaines), constituaient des actifs résiduels. En 2013, la wilaya de Tipasa avait appliqué l'article 5 de la section 2 du chapitre 3 de la loi n°11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire», nous indique-t-il. L'investisseur s'est engagé à payer le montant annuel fixé par la concession, et envisageait de produire des cuisinières, des réfrigérateurs. Les citoyens d'El-Hamdania avaient accueilli favorablement l'implantation de cette unité de fabrication des réfrigérateurs et cuisinières, synonyme de création d'emplois. Détourner l'attention Des membres des services de sécurité s'étonnent de la propagation de cette information, notamment sur les réseaux sociaux, sachant que les véritables enjeux sont ailleurs. Des fonctionnaires de la wilaya en fonction, à l'origine des affaires scabreuses étalées uniquement par un seul quotidien, veulent à tout prix détourner l'attention des citoyens en distillant sciemment des fausses informations. En effet, un ex-ministre devenu wali de Tipasa, démis de ses fonctions après l'éclatement du scandale, avait signé des arrêtés d'attribution du foncier agricole et touristique avec l'accord de la directrice du tourisme «scotchée» à son poste depuis 18 années, en raison de ses liens familiaux avec un ex-Premier ministre d'abord, ensuite et surtout grâce à un responsable de la DRAG qui avait donné son aval pour la signature des documents. Ce dernier vient d'être promu, à la surprise générale, secrétaire général d'une wilaya du sud du pays. Quant au troisième mis en cause, il s'agit du directeur de l'investissement de la wilaya, le gérant des dossiers, qui vient d'être muté dans une wilaya au Sud-Ouest. Meilleures perspectives Une promotion après la dilapidation ? Les scandales s'enchaînent dans la wilaya de Tipasa. Nous citerons le cas de cet ex-wali qui avait signé une dizaine d'arrêtés d'attribution de foncier à des investisseurs, alors que les parcelles en question se trouvaient dans la commune de Khraïcia, dépendant de la wilaya d'Alger. Heureusement, la justice a annulé toutes les décisions signées par cet ex-wali. Son successeur et ex-wali avait installé sa fille dans les services de la DRAG de Tipasa dès qu'il est arrivé au «42». Il avait signé sans scrupules des arrêtés de réattribution de foncier à des fils des puissants généraux-majors, en dépit de l'annulation des arrêtés d'attribution par la chambre administrative de Blida. Au mois d'octobre 2017, cet ex-wali – qui vient d'être démis de ses fonctions – a saisi le Conseil d'Etat pour demander l'annulation des arrêtés de réattribution du foncier qu'il venait de signer. Insensé. A juste titre d'ailleurs, dans une totale discrétion, les services de sécurité et la justice avaient convoqué les personnes impliquées dans ces scandales. Les fuites organisées et la présence de la directrice du tourisme qui a laissé son secteur tomber en lambeaux demeurent une énigme. Naturellement, le canal de «propagande» qui avait fait l'objet d'une convocation par le juge d'instruction dans le cadre de l'affaire du sénateur de Tipasa pris en flagrant délit de corruption, continue à distiller des «infos» pour reprendre la main et exercer des pressions ! Une politique qui a donné ses fruits dans un passé récent. Le nouveau wali de Tipasa, Bouchema Mohamed, compte mettre fin au désordre, en instaurant la discipline et la transparence afin d'aiguiller la wilaya de Tipasa vers de meilleures perspectives, compte tenu de ses potentialités. M'hamed H.