Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a immédiatement réagi en instruisant le gel de la quarantaine de décisions d'attribution de terrains signées par l'ex-chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa. Des directeurs de wilaya ont été convoqués par le juge d'instruction. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a joint l'acte à la parole. En effet, l'ensemble des directeurs de wilaya concernés par le scandale du foncier agricole et touristique ont été entendus par le juge d'instruction. A la suite de la révélation sur le rejet par la direction des Domaines de la wilaya de Tipasa d'une quarantaine de décisions d'attribution de parcelles de terrain à des particuliers, signées par l'ex-wali de Tipasa, un foncier qui relève de surcroît du domaine agricole et touristique, le parquet général, conformément aux instructions des hautes autorités du pays, n'a pas tardé à activer l'action publique. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a immédiatement réagi en instruisant le gel de la quarantaine de décisions d'attribution de terrains signées par l'ex-chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa, toutes entachées d'irrégularités conformément aux articles de la réglementation en vigueur, afin de mettre fin à la dilapidation. Certains investisseurs, bénéficiaires de terrains, n'avaient même pas engagé de travaux pour construire leurs équipements. Les six APC concernées par ce scandale du foncier agricole et touristique sont Larhat (19 000 m2), Aïn Tagouraït, ex-Bérard (100 000 m2), Sidi Ghilès (30 000 m2), Bouharoun (20 000 m2), Gouraya (63 800 m2) et Tipasa (534 000 m2), soit un total qui avoisine les 800 000 m2. Abdelkader Kadi, ex-wali qui avait occupé des postes ministériels (Agriculture et Travaux publics), s'était engagé à signer durant son court règne à la «principauté» pas moins de 57 décisions, dont 40 avaient été rejetées, car entachées d'irrégularités. «Le juge d'instruction nous a bien serrés par ses questions», avoue l'un des responsables concernés. Naturellement, certains citoyens s'interrogent sur la présence, jusqu'à maintenant, à leur poste des directeurs de wilaya qui avaient apposé leur avis favorable sur les dossiers, sachant que le président de la République avait mis fin aux fonctions du wali de Tipasa. Même le directeur général de l'ANDT a été convoqué par le juge d'instruction en sa qualité de témoin. Dès l'éclatement de cette scandaleuse affaire, les hautes autorités du pays avaient préféré charger les services de la Gendarmerie nationale de mener l'enquête d'une manière rigoureuse et équitable, afin de préserver les intérêts de l'Etat, avant que les dossiers ne soient transmis au parquet. L'ex-wali de Tipasa ferait l'objet d'une convocation du juge d'instruction, selon nos sources. Les mauvaises langues disent que la présence d'une directrice de la wilaya de Tipasa impliquée dans ce scandale du foncier rend délicate et sensible la situation, car elle a un lien familial avec une haute autorité civile du pays, d'où son maintien à son poste depuis un peu plus de trois quinquennats ; autrement d'autres décisions radicales auraient été prises à l'encontre des directeurs concernés, afin d'assainir cet environnement des décisions qui ne vont pas dans le sens des instructions du gouvernement. Une gestion maladroite de ce dossier risque de provoquer la colère, au moment où le pays se prépare à des échéances électorales d'une part et où les discours officiels ne cessent d'insister sur la transparence dans la gestion locale des affaires publiques, d'autre part.