Une réunion a regroupé, au ministère de la Santé, le chef de cabinet, le Pr Gharnaout, et des oncologues des trois régions du pays, à savoir l'Est, l'Ouest et le Centre, pour identifier et fixer ces centres référents. Enregistrées depuis janvier 2018 par la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, les molécules d'innovation thérapeutique d'une vingtaine de médicaments – dont les thérapies ciblées et l'immunothérapie recommandées dans le traitement de certains cancers – sont toujours bloquées en attendant la désignation des centres hospitaliers de référence qui seront autorisés à prescrire ces produits. Une réunion a regroupé, la semaine dernière au ministère de la Santé, le chef de cabinet, le Pr Gharnaout, et des oncologues des trois régions du pays, à savoir l'Est, l'Ouest et le Centre, pour justement identifier et fixer ces centres référents. Désormais, seuls ces centres qui seront choisis pourront faire leurs commandes à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui procédera à l'importation de ces médicaments très onéreux. Une décision qui a soulevé un tollé au sein de la communauté des oncologues, qui jugent que cela va pénaliser davantage les cancéreux qui subissent déjà les lenteurs d'accès aux soins, notamment la radiothérapie, dont les délais dépassent une année dans les centres publics. «Cette décision va à l'encontre des directives du président de la République qui accorde la priorité dans l'accès aux soins de proximité et pour réduire les disparités régionales en termes de soins. Si la prescription de ces molécules est limitée seulement à trois centres, les patients des régions éloignées du pays vont en pâtir, d'une part, et d'autre part, on créera deux collèges de prescripteurs», s'insurgent des oncologues des différents centres anticancer installés à travers le pays. Et de signaler : «Nous sommes effectivement pour la rationalisation des dépenses ,mais pas aux dépens des patients cancéreux. L'Algérie ce n'est pas Alger, Constantine et Tlemcen. Ce n'est par normal de limiter la prescription à trois centres dans ces trois régions, alors que le nombre important de patients et d'étudiants, notamment les résidents, se trouvent dans les 12 centres hospitaliers universitaires (CHU). Pourquoi les autres CHU et EHU sont-ils exclus ?» Ces oncologues comptent d'ailleurs saisir le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, afin de protester contre cette décision qui «encourage les inégalités en termes de soins en réduisant les chances de guérison et les acquis scientifiques pour les professionnels, sachant que les dernières recommandations internationales pour la prise en charge de certains cancers (mélanome malin, cancer de la vessie, celui du poumon métastatique et le cancer du rein) font état de l'immunothérapie et de la thérapie ciblée, qui sont également indiquées dans d'autres cancers». Ils rappellent que ces innovations approuvées par les experts cliniciens améliorent la survie et la qualité de vie des patients. Du côté du ministère de la Santé, la décision est justifiée par le fait que ces produits sont trop chers. D'ailleurs un engagement financier a été exigé des directeurs des établissements hospitaliers pour accompagner les bons de commande. «Des prévisions ont été faites et nous avons demandé aux pharmaciens hospitaliers de préparer les bons de commande. Ils ont été faits et transmis à la PCH, mais la situation est toujours bloquée.»