Grève du cartable hier à l'Institut économique de gestion de Constantine. Les 5000 étudiants du nouveau campus de Ali Mendjeli ont refusé de rejoindre les amphis en réponse à l'appel de l'UNEA qui a annoncé cette action depuis le début de la semaine. Les initiateurs de la grève ont justifié, dans un communiqué paru lundi, ce débrayage par le silence du rectorat devant les sérieuses revendications exprimées depuis le début de l'année et notamment les questions du transport et de la sécurité. En effet, seulement 7 bus sont mis au service de 28 000 étudiants, nous explique un membre du bureau de l'organisation. Cet état de fait engendre des difficultés de déplacement pour un nombre important d'étudiants, sachant que la nouvelle ville Ali Mendjeli est située à plus de 20 km de Constantine et de la majorité des résidences universitaires. Les étudiants habitant la banlieue de Djebel El Ouahch ou encore les localités de Teleghma et Rahmounia sont aussi pénalisés par ce déficit. AGRESSIONS ET INSÉCURITÉ L'isolement du nouveau campus et des nouvelles cités universitaires, notamment celle abritant 4000 étudiantes, pose également le problème de sécurité d'autant que ces établissements ne sont pas encore clôturés. Les agressions sur les étudiants et surtout les étudiantes sont légion. Les grévistes ont refusé hier de parler au vice-recteur chargé de la pédagogie et aux responsables des œuvres universitaires. Inconciliables, ils avaient conditionné tout dialogue par la présence du wali ou du recteur, tout en exigeant une commission d'enquête ministérielle sur la question du transport universitaire gangrené, selon eux, par une anarchie de plus en plus pesante. A l'heure où nous mettons sous presse, le campus est toujours paralysé et seul le règlement définitif de ces problèmes pourra amener au gel du mouvement, selon les étudiants en colère qui manifestaient sur l'esplanade.