L'eau de la plupart des fontaines publiques de la wilaya de Tizi Ouzou est de mauvaise qualité bactériologique, a révélé Oulamara Idir, biologiste à la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Tizi Ouzou. Intervenant à l'occasion d'une conférence-débat organisée samedi dernier à la bibliothèque municipale de Larbaâ Nath Irathen par l'APC et l'association écologique et scientifique Arc-en-ciel, M. Oulamara a fait savoir que les résultats des prélèvements effectués par les services d'épidémiologie et de médecine préventive et les bureaux communaux d'hygiène ont confirmé l'insalubrité de la grande majorité de ces lieux publics qui continuent de désaltérer les villageois. «Tous les rejets des eaux usées situés en amont de ces sources d'eau doivent être signalés par les comités de village aux élus locaux et à la direction de la santé. Aussi, les déversements des matières organiques et industrielles doivent être traités avant d'atterrir dans les cours d'eau et les oueds. Le barrage hydraulique de Taksebt doit être également protégé des risques de pollution, par des stations d'épuration», a-t-il ajouté. Alertant sur la dégradation perpétuelle de l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou, le représentant de la DSP a tiré la sonnette d'alarme quant aux dangers qui pèsent sur les habitants. «Des maladies peuvent apparaître à long terme. Les ordures qui jonchent nos routes attirent chiens errants, chats, chacals et rongeurs qui sont des vecteurs de maladies, dont la rage et la leptospirose. Depuis le début de l'année 2018, nous avons enregistré 5000 morsures de chiens à travers la wilaya, fort heureusement il n' y a pas eu de cas de rage. Toutes les personnes mordues ont été vaccinées. En outre, 4 cas de typhoïde ont été dénombrés en 2017. Les risques sanitaires liés à l'environnement doivent être pris en considération avant qu'il ne soit trop tard. Les bureaux communaux d'hygiène ne sont pas dotés en moyens. Il est regrettable de constater qu'entre le village les plus propre de la wilaya et un autre, la route est pavée de toutes sortes de détritus. Nous sommes condamnés à être propres pour nous protéger». Tarik Asla, enseignant à l'université Mouloud Mammeri, a estimé pour sa part que le développement local et le tourisme balnéaire et de montagne sont tributaires de l'amélioration de l'environnement. Outre les campagnes de sensibilisation du citoyen et les volontariats, l'intervenant a plaidé pour le traitement des déchets au niveau même des villages, par la mise en place de mini-centres de tri pouvant générer des bénéfices à la collectivité. «Le centre d'enfouissement technique de Oued Falli, ouvert en 2009, est saturé. Il était initialement conçu pour recevoir les déchets de trois localités (Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tirmitine) avant que ce nombre n'atteigne aujourd'hui une quinzaine de communes. Nous sommes appelés à trouver une solution à nos déchets ménagers», a souligné M. Asla. Salah Rachid, investisseur dans le recyclage du verre, du plastique et des pneus usagés, dont l'unité de transformation est en cours de réalisation à Tala Athmane, a insisté sur la nécessité de créer des entreprises spécialisées dans la récupération et la transformation des déchets ferreux, du verre et du plastique.