Pour avoir bafoué ses propres règlements et ceux de la FIFA dans l'affaire de l'endettement des clubs professionnels, la FAF est aujourd'hui rattrapée par sa très mauvaise gestion du dossier des dettes des clubs. La preuve de la faillite de la FAF et de la LFP dans la gestion de ce dossier sensible a été fournie à travers le communiqué de l'instance faîtière du football, publié sur son site la veille de la tenue de l'AGex annonçant l'accord conclu entre les deux instances représentées par les présidents respectifs, Kheireddine Zetchi et Abdelkrim Medouar et le président de l'USM Annaba, qui annonce l'octroi d'un délai supplémentaire à la formation de la Seybouse pour s'acquitter de ses dettes. Cette décision est une flagrante transgression des règlements dont se sont rendus coupables le président de la FAF et celui de la LFP. Aucun texte, ni article des statuts et règlements ne confère le droit aux deux hommes de s'immiscer dans les affaires relevant des organes juridictionnels. Ces derniers, comme le précisent les statuts de la FAF et de la FIFA, sont indépendants (article 85 du code disciplinaire, indépendance des organes juridictionnels) «Les autorités juridictionnelles de la FIFA rendent leurs décisions en toute indépendance, elles n'ont en particulier d'instructions à recevoir d'aucun organe». Par la faute de leur méconnaissance des règlements, Zetchi et Medouar se sont appropriés des pouvoirs qui ne leur appartiennent pas. Ils ont outrepassé leurs droits sans qu'ils soient rappelés à l'ordre par qui de droit. Ils ont géré le dossier des dettes des clubs en dehors du cadre des compétences que ne leur a pas conféré l'arsenal juridique et règlementaire de la FAF. Ils se sont substitués aux organes juridictionnels, seuls habilités à trancher ce type d'affaires. Normalement, c'est la direction du contrôle et de la gestion financière (DCGF), la commission de contrôle des clubs professionnels (CCCP), et la commission de discipline qui ont le droit de se prononcer sur le dossier conformément à l'article 47 du décret 14-330 du 23 novembre 2014, qui précise : «Pour la gestion et le contrôle financier des ligues et clubs sportifs qui lui sont affiliés, la Fédération met en place une direction de contrôle et de gestion financière.» En l'absence de la DCGF et de la CCCP, qu'a priori la FAF ne veut pas mettre en place, quoi que ces deux organes sont prévus par les textes, le traitement du dossier des dettes des clubs «pros» relève exclusivement des compétences de la Chambre de résolution des litiges (CRL), du Tribunal arbitral du sport (TAS) et de la commission de discipline (CD), seuls organes habilités à traiter ce dossier. Les présidents de la FAF et de la LFP ont outrepassé leurs prérogatives et compétences en accordant un délai supplémentaire à l'USM Annaba pour régulariser sa situation, alors que le délai fixé par le bureau fédéral est depuis longtemps dépassé. Etrange est le silence observé par les membres des organes juridictionnels après l'annonce de l'accord FAF-LFP- USM Annaba. L'article 85 du code disciplinaire n'est-il pas contraignant ? Le football algérien n'a pas fini de manger son pain noir.