Parmi les chantiers en retard dans la commune d'Aït Yahia, à environ cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, c'est sans conteste celui de la construction de logements sociaux qui attire l'attention des citoyens. A l'arrêt depuis plus de cinq ans, le projet entamé sur la route reliant cette commune à la ville d'Azazga a commencé à sortir de terre avant que l'entreprise n'abandonne le chantier. Ce projet de 50 logements, qui devait voir le jour au bout de 2 ans, est attendu par les mal-logés de la commune qui y voient leur seul espoir de posséder un logement décent. En effet, certains démunis ne possédant pas de terrain à bâtir ne peuvent ni prétendre à construire une maison avec leurs propres fonds ni postuler à l'aide de l'Etat à l'habitat rural. Ils continuent de vivre dans l'attente d'un logement social, depuis des décennies pour certains. La dernière tranche qui devait leur revenir, en 2009, a été cédée «provisoirement» aux sinistrés de la commune de Aïn El Hammam, qui ne sont pas prêts de les libérer, tant que les logements prévus pour leur recasement, en construction à la cité Sidi Ali Ouyahia de leur commune, ne seront pas prêts. Selon des indiscrétions, l'OPGI de Tizi Ouzou ne tarderait pas à relancer le chantier en le confiant à une autre entreprise. Sur le terrain, la ferraille et les bétons sortis du sol sont recouverts de détritus et de mauvaises herbes, et se dégradent peu à peu.