Les préoccupations de la population locale ne trouvent pas d'écho auprès des pouvoirs publics qui invoquent les restrictions budgétaires. Perchée sur les hauteurs du chef-lieu de Bouira, la commune d'Ath Laâziz, englobant quelque 20 000 habitants, est l'une des plus pauvres de la wilaya. Le budget alloué annuellement par les pouvoirs publics à cette collectivité locale n'a jamais dépassé les 2 milliards de centimes. De nombreux projets inscrits dans le cadre des PCD et PSD sont en attente de financement. Dans cette bourgade reculée, le quotidien des habitants est difficile. Des familles vivent dans la précarité. Le chômage a atteint un seuil alarmant. Le dernier projet en date ayant généré une centaine de postes d'emploi remonte à une dizaine d'années, se rappelle Akli, un villageois de Malla. Pour notre interlocuteur, les pouvoirs publics ont toujours invoqué l'argument de la spécificité de la région, connue pour son relief montagneux, comme un prétexte pour ne pas implanter des projets. «Notre commune est délaissée et la population est marginalisée. Le projet d'alimentation des foyers de la région avec l'eau du barrage de Tilesdit est à l'arrêt depuis 5 ans et aucune solution n'a été envisagée par les pouvoirs publics», a-t- on dénoncé. Dans cette région rurale, la seule satisfaction demeure le raccordement des ménages au réseau du gaz naturel. Le taux de pénétration est appréciable. Néanmoins, des habitations nouvellement réalisées et éparses ne sont pas encore raccordées à cette commodité indispensable, notamment en période hivernale, où le gaz butane est presque introuvable, a-t-on aussi ajouté. Les villages de Chekouh, Maâlla, Izouad, pour ne citer que ces localités, sont privés d'eau potable, même en hiver. La population a maintes fois dénoncé le mutisme des autorités, appelées à solutionner ce problème qui dure depuis des années. Les habitants réclament une distribution équitable et régulière de l'eau potable. «C'est anormal que l'eau coule à flots dans certains villages et arrive rarement au niveau de plusieurs hameaux de notre commune», ont déploré des habitants de Chekouh, qui n'ont de cesse de dénoncer cette situation devenue intenable. Le réseau routier se trouve en outre dans un état dégradé. Des glissements de terrains survenus pour cause des intempéries n'ont jamais été traités, et ce, depuis des années. «Des bourgs risquent l'isolement en raison de ces affaissements devenus dangereux», a déploré un habitant du village Bezzit, en rappelant le cas survenu en 2012 et qui avait emporté des maisons au niveau du village Ighil Oumenchar. En plus de ces difficultés auxquelles fait face la population locale, la commune souffre d'un manque flagrant de structures destinées à la jeunesse. Des citoyens de la région soulignent que des enveloppes importantes ont été dégagées pour la réalisation de stades et autres établissements de jeunes et qui sont tout bonnement à l'abandon.