Des conférences et des expositions sur le thème seront organisées et un hommage appuyé sera également rendu à Farid Ali, artiste méconnu, longtemps oublié par l'histoire officielle. Celui qui s'est engagé dans l'Organisation spéciale (OS) et dans la troupe du FLN retrouvera à cette occasion une voix chaleureuse, comme l'était celle avec laquelle il interprétait ses chansons révolutionnaires. Farid Ali, de son vrai nom Khelifi Ali, est né le 9 janvier 1919 à Ikhelfounen, dans la commune de Bounouh (Tizi Ouzou). Il entre à l'école des pères blancs et il en ressortira muni d'un certificat d'études professionnelles (CEP), il quitta son village natal en 1935 pour venir à Alger où il exerça le métier de cordonnier à la rue Randon. Il fut un moment le compagnon de Ahmed Oumeri, bandit d'honneur, mais ne tardera pas à aller à Paris où il fut « pris en charge » par les différents chefs d'orchestre de l'époque : Mohamed El Kamal et Mohamed Al Jamoussi et, plus tard, par le célèbre Amraoui Missoum. Farid Ali s'engage alors dans le combat révolutionnaire, ce qui lui a valu des démêlées avec l'Etat colonial. En 1951, suite à un attentat contre un responsable de l'ORTF, Farid Ali est soupçonné et accusé avant d'être expulsé de France. De retour au pays, il activera au sein du PPA/MTLD et sera souvent obligé de se déguiser. En 1956, l'armée française l'arrêta à Bounouh et l'incarcéra à la prison de Draâ El Mizan où il a été torturé. L'été 1958, avec d'autres artistes algériens, Ali fait partie de la « troupe artistique du FLN » en tant qu'interprète. Il émet auprès de Mustapha Kateb et de Mustapha Sahnoun le vœu de chanter en kabyle. avec leur approbation, il écrit la nuit même la chanson que nous connaissons tous Ayema aâzizen ur tt'ru (O ! mère chérie ne te lamente pas) et le lendemain, il la met en musique, l'enregistrement a eu lieu à Tunis, le refrain était repris par tous les djounoud. En 1964, il sera emprisonné à Berrouaghia et ne fut libéré qu'en 1965, après la grâce du président Boumediène. Reparti à l'étranger, il rentre au pays, puis pour des raisons de santé, retourna en France en 1977, pour rentrer définitivement en Algérie en 1978. Admis à l'hôpital de Boghni, Farid Ali rendra l'âme le 19 octobre 1981 à l'âge de 62 ans. Ce n'est que le 5 juillet 1987 qu'une distinction lui sera décernée à titre posthume par le président Chadli Bendjedid.