La petite ville de Bir Ould Khelifa, située au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, une localité à vocation agricole, commence à sortir progressivement d'une situation de léthargie qui a causé beaucoup de torts à la population durant des années. Malvie, chômage, criminalité étaient en effet les principaux maux qui rendaient insoutenable la vie des habitants, en particulier les jeunes, dont une partie est issue des zones rurales, poussée à l'exode en conséquence des années d'insécurité. Pour rappel, cette commune de 13 000 habitants, située aux abords de la RN 14 reliant la wilaya de Aïn Defla à celle de Tissemsilt, a connu, durant l'année 2006, de graves émeutes provoquées par des jeunes se disant marginalisés par les pouvoirs publics. Aujourd'hui, cette localité, perdue au milieu des champs de blé et de pommes de terre, a bénéficié de quelques projets que le P/APC d'obédience FLN, Maâmar Lazaâr, juge relativement satisfaisants, comparativement aux années précédentes. Pour le premier responsable de la commune, rencontré au nouveau siège de la municipalité, le plus important de ces projets est celui qui concerne la mise en service imminente du réseau de gaz de ville. En effet, affirmera notre interlocuteur, dans une vingtaine de jours, 1350 foyers pourront se réjouir enfin d'avoir cette précieuse énergie synonyme de bien-être, surtout en hiver. Il faut souligner, en ce sens, que le raccordement au réseau de gaz de ville était parmi les premières revendications de la population de cette localité. L'autre grand projet, qui mérite d'être évoqué, est la réalisation d'un lycée, également au centre des préoccupations des citoyens de cette région. Cet établissement, selon le même responsable, devra en effet ouvrir ses portes dès la prochaine rentrée scolaire. Des centaines de lycéens de cette localité se déplacent jusqu'à Khemis Miliana, sur une distance de 10 km, pour rejoindre leurs établissements scolaires. Beaucoup d'entre eux arrivent souvent en retard, notamment en hiver. L'habitat rural en souffrance Si les conditions de vie tendent ainsi à s'améliorer petit à petit, notamment à la faveur de l'implantation dans cette zone d'un centre de formation professionnel et de l'inscription au chapitre des futures réalisations d'un château d'eau d'une capacité de 1000 m3, il n'en demeure pas moins qu'une bonne partie de la population continue à faire face à un problème des plus sensible, à savoir celui de l'habitat rural. Bien que les habitants de cette localité aient bénéficié d'un total de 65 aides à ce titre, 500 demandes de la même nature attendent encore satisfaction, fera remarquer le premier responsable de la municipalité. A souligner qu'en raison de sa vocation exclusivement agricole, cette commune ne dispose pas d'assiettes foncières suffisantes. Un problème qui entrave par ailleurs l'investissement à Bir Ould Khelifa, où quatre entreprises économiques se sont quand même implantées, à savoir, une laiterie privée, deux fermes pilotes et la société des abattoirs du centre. Pour notre interlocuteur, la création d'emplois doit s'accorder harmonieusement avec le cadre de vie de cette région rurale afin de préserver les terres agricoles. Et de préciser : « La population locale est surtout recrutée pour les travaux saisonniers dans le secteur de l'agriculture. »