L'idée de la création de l'Association nationale algérienne d'ornithologie (ANAO) a pris forme en novembre 2006 lors du premier Colloque international sur l'ornithologie algérienne (CIOA) à Batna. Son but est d'étudier la biodiversité, en particulier l'avifaune et diffuser l'information sur l'importance des oiseaux dans leur milieu naturel. L'ANAO a réalisé de très grands pas dans sa structuration, avec notamment la création de 5 cellules : marais de la Macta (Mostaganem), le lac Agoulmim (Djurdjura) et 12 zones humides à Ramsar à Oum El Bouaghi, Batna, Khenchela et Sétif. Elle a contribué à des projets internationaux sur les oiseaux d'eau et les zones humides algériennes. Financée par le Critical ecosystem partnership found (CEPF) et l'Agence française du développement (AFD), l'ANAO a pu organiser à ce jour 4 sessions du Colloque international d'ornithologie algérienne (CIOA) et 3 sessions du Colloque national sur la biodiversité algérienne CNBA (Batna en 2016, Skikda en 2017 et Oum El Bouaghi en 2018). Elle est à la base du lancement des projets de mise en place des observatoires nationaux sur la biodiversité et les zones humides. Elle représente l'Algérie dans le réseau méditerranéen ROEM (Oiseaux d'eau et zones humides méditerranéennes. – Aujourd'hui, 35 ans après l'apparition des premiers ornithologues algériens, il y a un plus grand nombre d'observateurs de l'avifaune et d'acteurs dans l'ornithologie. Peut-on faire un bref bilan des connaissances acquises par les observations, les travaux de recherche et les activités sur le terrain ? En quatre décennies, l'ornithologie algérienne a vu l'apparition des premiers ornithologues algériens, prenant le relais des chercheurs français et belges de l'ex-Institut national d'agronomie d'El Harrach (INA). Depuis, l'ornithologie en Algérie a fait de très grands pas, autant par le nombre et la qualité des personnes qui s'y intéressent que dans les travaux scientifiques qui sont publiés dans des revues nationales et internationales de très haut niveau. Ces investigations sont passées des simples observations des espèces et leur dénombrement, à des études touchant à plusieurs aspects de la bio-écologie des oiseaux. Un grand public d'ornithologistes amateurs d'horizons différents commence également à montrer son intérêt pour les oiseaux avec la photographie numérique et la réalisation de vidéos qu'ils partagent sur les réseaux sociaux. – Que deviennent les données récoltées par les universitaires, mais aussi celle obtenues à partir des observations régulières sur le terrain, celle des dénombrements pas exemple ? Les résultats des recherches ornithologiques trouvent leurs applications dans plusieurs domaines socio-économiques, tels la protection des végétaux cultivés, la conservation des milieux forestiers et des zones humides, la santé humaine et animale, l'écotourisme,… Cependant, l'intérêt pour les études et observations ornithologiques a connu un plus grand essor avec l'apparition de la grippe aviaire. Des structures ont été mises en place pour le suivi des oiseaux d'eau, les espèces migratrices, hivernantes en particulier. Un réseau national auquel appartient l'ANAO fonctionne à partir de la Direction générale des forêts (voir interview de la Direction générale des forêts). – Des ornithologues amateurs créent leur propre site ornitho Oiseaux d'Algérie (https://www.inaturalist.org/projects/oiseaux-d-algerie) est un portail consacré aux observations de l'avifaune algérienne. Il rassemble déjà près de 5000 observations confirmées et validées par les plus chevronnés avant d'être indiquées sur une carte. Il suffit de s'inscrire et montrer patte blanche pour devenir membre et participer à la plus belle découverte.