À Sétif, les automobilistes en voient des vertes et des pas mûres, depuis très longtemps et pour diverses raisons. L'une des principales causes de ce calvaire quotidien est le manque d'espaces réservés au stationnement, principalement au centre-ville. L'augmentation considérable du nombre de véhicules, la sévérité des agents de la sûreté, l'accaparement par certains individus, des commerçants surtout, du moindre espace libre à côté de leurs boutiques, sont les principales sources de désagréments. Il n'est plus incongru de voir un pâtissier, un planton de banque, un vendeur clandestin ou un autre commerçant s'approprier la chaussée, bien publique du reste, en marquant « son » territoire par des chaises, des échelles, des nasses de pain, des sacs contenant des débris de maçonnerie… empêchant ainsi les conducteurs de se garer. « Que font les autorités locales ? Ces personnes ont-elles le droit de s'approprier la chaussée, et d'empêcher les autres de stationner ? » se demandent certains. Même à l'intérieur des cités « HLM » c'est le même manège, faisant dire à un habitant de la cité des 600 logements : « Stationner dans les alentours de cette épicerie n'est pas une sinécure ; le propriétaire est complètement cinglé, il insulte les gens et les tabasse même avec sa canne s'ils osent stationner aux alentours de son commerce. Si ça se trouve, il aurait un parent bien placé… » Les gardiens de parking, qui n'ont aucune existence légale, font leur propre loi, et bien sûr, aucune autorité ne s'en préoccupe. Cette activité, qui n'était que temporaire et n'avait lieu qu'en périodes de fêtes ou pendant le Ramadhan, semble s'étendre à toute l'année, et les autorités censées protéger les citoyens ne semblent pas s'en soucier.