Le moins que l'on puisse dire à propos de l'ambiance qui règne au sein de la base du FLN à Djelfa est qu'elle n'est plus du tout sereine ! Si l'on en juge par l'impression qui s'en dégage, on conclut aisément à un sentiment de déception, de mécontentement et de colère qui prend l'ascendant sur tout autre jugement. Après la réunion que cette base a tenue en marge des structures formelles, à cause d'une crise de confiance, comme déjà indiqué dans notre édition de dimanche dernier, celle-ci, constituée de militants actifs, a décidé de pousser jusque dans leurs derniers retranchements ceux qu'elle a qualifiés de « persona non grata », en l'occurrence l'actuelle direction politique locale et des « indus locataires » du conseil national du parti. Ayant fait circuler une pétition de protestation à une vitesse phénoménale et obtenu une adhésion massive à travers de nombreuses communes, ces militants l'ont adressée, hier, au secrétaire général (SG) du parti. Ce que l'on peut en retenir, c'est la dénonciation des mis en cause, l'invitation du SG à prendre les mesures qui s'imposent en matière disciplinaire et l'appel à la vigilance pour contrecarrer des agissements suspects, hostiles au Président sortant et probable candidat à sa succession. « En tant que loyaux militants, nous ne saurions accepter une énième trahison après les graves revers essuyés lors des sénatoriales et des locales. » Et d'ajouter : « On ne peut s'attendre à un bon résultat à la présidentielle à Djelfa si ces mêmes personnes qui ont nettement prouvé leur incapacité à faire triompher le FLN par le passé sont de nouveau investis pour mener campagne en faveur de Bouteflika. » Enfin, ils revendiquent l'institution imminente d'un directoire formé de « militants n'ayant pas été impliqués dans un rapport d'intelligence avec d'autres partis », en remplacement de la mouhafadha qu'ils accusent par ailleurs d'immobilisme patent.