L'année 2008 a été qualifiée de catastrophique par les services de la Protection civile concernant les suicides et les infanticides. Après les trois décès enregistrés en 2007, le bilan sera multiplié par huit l'année d'après. Sur les 24 personnes -âgées entre 18 et 66 ans- s'étant données la mort, 8 se sont jetées par-dessus les ponts de Sidi M'cid, Sidi Rached et les gorges du Rhummel, et les autres se sont suicidées par pendaison ou suite à des sauts du haut d'immeubles. En outre, les tentatives de suicide demeurent encore en hausse avec 11 cas ayant été recensés en une année, afférents à des sujets âgés entre 16 et 40 ans, dont 6 femmes, atteints tous de maladies mentales ou victimes de dépression nerveuse. Une lecture des bilans des suicides enregistrés durant la dernière décennie fait ressortir que le phénomène connaît une courbe ascendante. Si les ponts de la ville du Vieux Rocher attirent de nombreux candidats au suicide -certains viennent même des wilayas limitrophes-, l'on constate que d'autres victimes recourent à d'autres procédés pour en finir avec la vie en ingurgitant des produits corrosifs, chimiques ou autres médicaments. Ceci pour les cas connus, sans compter de nombreux autres, signalés au niveau des urgences médicales du CHU, lesquels échappent toujours aux statistiques. Sur un autre volet, le bilan de la Protection civile relatif à l'année 2008 note avec inquiétude une recrudescence des cas d'infanticide. L'on a ainsi recensé six interventions marquées par l'évacuation vers la morgue du CHU des cadavres de 4 nouveaux-nés, dont 3 de sexe masculin découverts dans des sacs et abandonnés au bord de la route à Ouled Rahmoun, Oued Ziad, Boumerzoug et Salah Derradji. Par ailleurs, les mêmes services ont pu sauver deux bébés de sexe féminin au mois de septembre dernier. Le premier a été retrouvé dans un cartable à proximité de l'hôpital d'El Khroub et le second à l'intérieur d'un immeuble à la cité Boussouf. Cette dernière affaire a défrayé la chronique, car peu banale. En effet, il s'agit d'un rapt derrière lequel était une femme. Les services de la police parviendront, cependant, à appréhender celle-ci, qui plus est s'est avérée être une proche de la famille du nourrisson, dont elle n'avait pas hésité à organiser le kidnapping par vengeance. L'on saura par la suite que les raisons de cet enlèvement étaient en rapport avec un litige familial. Acte que cette femme aura largement le temps de méditer dans sa cellule de prison.