Son exil qui a duré plus de vingt ans, il l'a usé sur les planches de Damas, de Amman, de Beyrouth. Lorsqu'il retrouvera sa ville natale, Baghdad, elle n'avait plus le même aspect, ravagée par trois décennies de dictature et plusieurs mois de guerre. «Les visages des Irakiens ne sont plus ce qu'ils étaient. Ils sont ravagés par la guerre», explique le metteur en scène, lors de la clôture de la saison culturelle de la Bibliothèque nationale d'Algérie, aux côtés du directeur de l'institution, Amine Zaoui, en présence de la ministre de la Culture, d'un représentant de l'ambassade d'Irak et d'une assistance réduite. Avant de parler de sa ville, il commencera par évoquer ses souvenirs, ceux qui sont liés à l'Algérie et ses hommes de théâtre et de culture. Parce que l'Algérie «nous a précédés dans le malheur». Ensuite, avec beaucoup d'émotion, il relatera son départ, puis son retour à Baghdad, ses années loin de sa mère et de sa patrie… Aujourd'hui, son souhait est de voir le retour de la paix et du théâtre dans son pays, parce qu'il faut «sauver l'âme de l'Irak», dit-il avant d'ajouter qu'il ne mettra pas sa pensée et son corps dans une case politique, mais il compte lui-même mettre en place un théâtre privé, avec trois spécialités : l'art dramatique, la musique et la danse. Jawad Al Assad, de nombreuses fois primé pour ses mises en scène, dont plusieurs grands prix du Festival de Carthage, travaille actuellement sur plusieurs projets qu'il compte également présenter en Algérie. Fait du hasard ? Le premier texte déclamé lors de l'ouverture du café théâtral appartenait à cet invité qui clôture la saison culturelle de ce lieu. Lequel lieu restera ouvert tout l'été à ses adhérents et se consacrera exclusivement à sa Revue culturelle et à l'édition de 12 ouvrages qui sortiront à la rentrée.