Plusieurs agriculteurs exerçant dans la wilaya de Blida ne peuvent aspirer à une retraite puisqu'ils n'avaient pas cotisé aux assurances depuis 1994. Avant cette date, les paysans étaient affiliés à la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) et ce n'est qu'après 1994 que les cotisations des fellahs avaient cessé. La cause c'est le transfert des prestations relatives aux assurances agricoles à la Caisse d'assurance des non-salariés (Casnos) et les agriculteurs, sans doute mal informés à l'époque, avaient cessé leurs cotisations, ils étaient surtout préoccupés par la conjoncture sécuritaire d'alors, nous dit-on. Selon le secrétaire général de l'Union des paysans algériens de la wilaya de Blida, les « grandes » sommes relatives aux pénalités de retard avaient aussi poussé les fellahs à fuir la Casnos. Sur les 17 000 agriculteurs que compte notre wilaya, 80% ne sont pas assurés, d'où l'urgence de sensibiliser nos agriculteurs pour qu'ils soient plus conscients de leur avenir. Une chose est sûre, les paysans peuvent dès maintenant cotiser sans pour autant craindre les sanctions puisque les pénalités ont été annulées, suite à des négociations qui avaient regroupé les agriculteurs avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et la Casnos. Les agriculteurs n'ont qu'à payer le cumul de leur retard et par tranche. Pour les 15 000 commerçants de la wilaya de Blida, c'est surtout la non-organisation d'une commission de recours depuis trois ans au sein de la Casnos qui les « gêne ». « Certains commerçants avaient introduit un recours concernant les redressements et les pénalités, d'autres évoquent les retards liés aux remboursements des frais médicaux, lesquels peuvent durer au-delà de 6 mois », ajoute Boukri Djilali, premier responsable de l'Union des commerçants de la wilaya de Blida. Les mêmes problèmes semblent aussi toucher le corps médical privé, puisqu'à titre d'exemple, des médecins évoquent également les retards concernant les remboursements des frais médicaux. Côté Casnos, on annonce que les cotisations annuelles vont de 21 600 à 172 600 DA. Ces assurances couvrent les maladies, la maternité, le remboursement des fais médicaux et pharmaceutiques, l'invalidité, la retraite, le capital décès, le veuvage et les problèmes liés au vieillissement. Ces services s'adressent à tout type de profession libérale, à savoir les commerçants, les artisans, les industriels, les agriculteurs... Bref, la Casnos couvre la catégorie des personnes exerçant une activité professionnelle non salariée et l'assuré peut bénéficier de ses services au 16e jour après la cotisation. Toutefois, l'affilié est tenu de déclarer son revenu et de s'acquitter de sa cotisation au 30 avril de chaque année. Selon M. Baddek, chargé du contentieux au niveau de la Casnos de Blida, laquelle chapeaute 4 wilayas (Blida, Djelfa, Médéa et Tipaza), en dehors du guichet principal, d'autres guichets sont ouverts à Larbaâ, Boufarik afin de « réussir notre travail de proximité en attendant notre implantation dans d'autres communes comme El Affroun et Ouled Yaïch ». Enfin, le recours aux assurances via la Casnos, lequel demeure un droit et un devoir, mérite d'être « encouragé » par les pouvoirs publics pour que l'avenir des non salariés ne soit pas incertain…