En écho aux inquiétudes relatives à une surexploitation des stocks halieutiques, le ministre de la Pêche, en visite à Aïn Témouchent, a resitué la question dans le cadre plus général du schéma directeur national étalé sur trois phases. « La première a été consacrée à la refondation économique du secteur. Aïn Témouchent De notre bureau Il fallait reconstruire pour réaliser une exploitation efficiente de la ressource, ce qui devait passer par la modernisation de l'outil de production. Pour cela, nous avons, parallèlement à l'importation par le privé, encouragé la création de chantiers navals. Cette phase s'achevant en 2009 début 2010, nous allons organiser les deuxièmes assises nationales, les premières ayant eu lieu en 2005 pour évaluer la refondation économique engagée. De la sorte, jusqu'à 2015, la deuxième phase sera celle du réajustement sectoriel. Nous allons apporter les correctifs nécessaires et lancer également de nouvelles campagnes d'évaluation de l'état des ressources halieutiques. Si cet état des stocks révèle la possibilité d'injecter une flotte additionnelle, nous y encouragerons. Enfin, à partir de l'année 2015, nous aborderons la troisième phase qui sera celle de la confirmation économique. » La visite de Smaïl Mimoun a ciblé trois points. Le premier a concerné le second projet de ferme aquacole à travers la wilaya, un projet dont les travaux ont été lancés en avril 2007 à Sbiat en bord de mer (commune de M'saïd). L'état de leur avancement est à 65%. Si le promoteur s'est plaint des conditions climatiques pour avoir influé négativement sur les délais de réalisation et renvoyé leur livraison à septembre 2009, le ministre a imposé un délai fixé à juin prochain avec une révision du planning des travaux. A Beni Saf, la visite au niveau du port a porté essentiellement sur les chantiers de construction navale, un secteur en pleine expansion, soit 13 constructeurs, 300 emplois et 36 bateaux de 18 à 22 m, livrés entre 2000 et 2005. Ce créneau portant sur des embarcations en bois, contrairement à ce qui est importé clés en main, est apprécié en particulier pour sa valeur ajoutée, estimée à 20% sur chaque unité produite. Les opérateurs se sont plaints de la cherté de la redevance sur la cale sèche où s'opère, à l'assemblage des bateaux, une redevance fixée par la loi de finances de 2000, ce qui oblige les constructeurs à réaliser le façonnage à l'extérieur du port pour n'y effectuer que le montage des pièces, ce qui constitue une pénalisante rupture dans la chaîne de production. Dans sa réponse, le ministre a invité les constructeurs à s'organiser en association de façon à s'instituer en partenaires des pouvoirs publics. Sur le port, le président de la chambre de la pêche a interpellé Smaïl Mimoun sur les manquements dont serait coupable le SGPP de Ghazaouet, gestionnaire du port. En effet, il lui a été fait état des bouches d'incendie hors d'état – alors que la majorité des bateaux sont en bois –, de l'absence de bollards et de l'état de déliquescence de l'élévateur qui risque, un jour ou l'autre, de provoquer un drame. Enfin, la dernière étape a été l'école de pêche où des travaux d'agrandissement, qui devront prendre fin en avril, augmenteront sa capacité d'accueil de deux fois et demie.