L'histoire de cette adolescente et de sa mère qui vivent dans une extrême pauvreté aurait pu être triste, et pourtant elle se termine sur une note d'espoir. «Il ont peut-être raison les gens qui disent tout le temps que la roue tourne», écrit Faïza Guène. Femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet, la mère de Doria, après avoir été licenciée, apprend à lire et à écrire grâce à une assistante sociale et trouve un nouveau travail dans une cantine de lycée. Le père de Doria est reparti au Maroc, abandonnant femme et enfant pour se remarier dans l'espoir d'avoir un garçon. Autour de Doria, son pote Hamoudi qui a fait de la prison, qui l'initie à la poésie de Rimbaud et avec qui Doria discute des heures dans le hall de son immeuble. Mme Burlaud, sa psychologue, «qui met des porte-jarretelles et sent le parapoux mais qui est quand même gentille». Nabil, «le nul» qui lui donne des cours particuliers et lui vole son premier baiser. Tante Zohra, l'amie de sa mère, dont un des fils est envoyé en prison. Ou encore Mohamed, l'épicier auquel Doria voulait marier sa mère… mais qui s'est marié sans les inviter. C'est une tout autre image d'une cité de banlieue que celle habituellement reproduite par les médias que décrit Faïza Guène avec mordant et humour. Faïza Guène vient également de réaliser un moyen-métrage, Rien que des mots, dont elle a signé le scénario. Pour ce moyen métrage, qui est sorti début septembre, Faïza Guène a obtenu un financement du CNC, du fonds social européen et de la direction départementale de la jeunesse et des sports. Elle a également écrit et réalisé un moyen métrage Mémoires du 17 octobre 1961.