Il faut dire que la panne du scanner concomitante avec ledit remue-ménage a largement contribué à envenimer une situation initialement équivoque, sujette à de violentes critiques et qui mérite d'être tirée au clair. Pour ce faire, et afin de dissiper l'intrication, une présentation de quelques-uns des bruits qui circulent s'avère un passage obligé avant de prêter l'oreille à la version fournie par les responsables du secteur. De ce fait, l'on raconte donc que «si l'ensemble de l'imagerie médicale est hors service depuis des mois, notamment la mammographie, l'UIV (urographie intraveineuse), l'angiographie et le scanner, cela serait dû aux travaux de bâtiment qui inhibent l'activité de l'unité en question». L'on soutient la thèse d'«un budget dilapidé en revêtement de sol et maçonnerie, au lieu d'être consacré à la réparation des appareils radiologiques à l'arrêt». Des propos qui n'ont aucunement surpris le DG du CHU qui s'exprimera à son tour sur le sujet : «Les travaux de réfection ont malheureusement été interprétés comme un embellissement, voire un faste. Il est utile de souligner qu'ils s'imposaient, vu le danger engendré par les infiltrations d'eau en contact avec les câbles électriques souterrains. Ces derniers ont été isolés grâce à une installation aérienne. Un déplacement générant automatiquement des travaux sur un sol déjà abîmé et assez incommodant pour la circulation des malades.» «Par ailleurs, le service de radiologie est quasiment à l'arrêt si on devait exclure le seul examen fonctionnel, à savoir l'échographie. Et ce n'est pas un scoop puisque cette situation dure depuis dix ans !», ajoutera notre interlocuteur. Concernant ce point épineux, le responsable du parc radiologique de l'hôpital, le Pr S. Draouat, ne manquera pas d'appuyer les allégations du directeur en soutenant : «Je gère un cimetière. Le service regorge d'appareils vétustes qui ne fonctionnent plus, véritable bric-à-brac : un angiographe inutilisable depuis quatre années, un mammographe hors service installé dans les années 1970 et un scanner saturé avant de céder cette fois pour de bon. En effet, depuis le mois de mai, les bilans effectués par ledit appareil sont faussés à cause de l'apparition de bulles sur les images. Installé en 1996, le scanner surexploité assurait jusqu'à 40 bilans par jour. La norme étant de 25 maximum et une durée de vie de cinq années. Résultat des courses : un service défaillant et un personnel qui se roule les pouces.» Une sollicitation a été adressée à la tutelle pour l'acquisition d'un scanner, IRM et angiographe. La requête, qui remonte à janvier 2004, est toujours en instance de concrétisation. En attendant, le malade est orienté à chaque fois vers les cliniques privées qui ne manquent de rien, mais qui lui font payer très cher le moindre examen.