Selon leurs déclarations, les problèmes hérités des précédentes années ont pris de l'ampleur. La situation risque de s'aggraver, surtout que le nombre de nouveaux inscrits à l'UMMTO a augmenté pour atteindre 8150 cette année. Plusieurs facultés et départements n'ont toujours pas clos l'année en cours. La crise qui secoue, depuis le mois de mai dernier, le département d'informatique illustre le mauvais déroulement de la pédagogie à l'université. Le bras de fer opposant les étudiants à leur administration au sujet de l'organisation des examens semestriels n'a jusqu'à ce jour pas trouvé de solution. Au niveau du campus, rien n'indique le début d'une nouvelle année puisque les cours ne commenceront pas de sitôt. Les classes de cours, où les examens de synthèse et de rattrapage ont eu lieu il y a quelques jours, ne sont pas prêtes pour la rentrée, avons-nous constaté sur place. Les couloirs sont bondés d'étudiants qui attendent l'affichage de leurs notes d'examens. «Comme les précédentes années, nous débuterons nos cours sûrement en retard», nous dit Karim, étudiant en deuxième année de sciences de gestion. Le constat est le même dans certaines cités résidentielles où des travaux de réfection sont en cours. A la cité des garçons Hasnaoua I, les conditions de vie sont très mauvaises. Les résidents vivent dans la poussière et le bruit. Pour faire face à la crise d'hébergement, les sanitaires et les douches ont été transformés en chambres. «Les étudiants doivent se lever tôt pour éviter de faire la queue devant les seuls robinets d'eau restant au rez-de-chaussée de chaque pavillon», nous avoue, dépité, Hamid, un résident de cette cité U. La qualité des repas servis dans les restaurants universitaires laisse à désirer. «Avec un tel service et une hygiène très suspecte, je ne mange que rarement à la cité», affirme Lila, résidente à la cité filles Hasnaoua II. Les responsables de l'UMMTO, pour leur part, se déclarent optimistes. Ils affirment que le problème d'hébergement sera réglé grâce à la mobilisation des moyens matériels et financiers pour l'achèvement des travaux de construction de nouvelles infrastructures. La cérémonie officielle, qui a marqué le début de l'année universitaire et organisée par le recteur de l'université, est qualifiée par les syndicalistes du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) de «supercherie». Les syndicalistes du Syndicat autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) ont, quant à eux, observé une journée de protestation devant le rectorat.