Tout a commencé en 1994, lorsqu'un individu a pris possession de la cage d'ascenseur pour l'aménager en cuisine-salle de bain. Les habitants de l'immeuble, à ce moment-là, n'ont pas été inquiétés. Les résidants du Bâtiment blanc à Kouba vivent un calvaire depuis 17 ans, date à laquelle un citoyen a squatté la cage d'ascenseur de l'immeuble, la transformant en habitation (cuisine, salle de bain) et en cauchemar, la vie de ceux qui habitent ce bel immeuble situé au 74 avenue des frères Abdeslami, à quelques encablures du lycée Hamia. Tout a commencé en 1994 lorsqu'un individu a pris possession de l'espace indiqué, sans soulever outre mesure l'inquiétude des locataires. Au fil des années, l'indu occupant de l'espace réservé aux ascenseurs a entamé la transformation du lieu en espace d'habitation prolongé. Il a effectué des travaux et s'est donc installé dans la durée. Prenant conscience de la situation, les habitants du Bâtiment blanc ont alerté les autorités communales et les responsables de l'OPGI d'Hussein Dey sur ce qui se passe au niveau du site. Des années sont passées sans qu'aucune autorité prenne sérieusement en charge cette affaire. Entre-temps, deux hommes âgés ont rendu l'âme dans leur appartement respectif, sans que les voisins le sachent. Malades, fatigués et ne pouvant plus affronter la descente et la montée de 11 étages, ils sont morts. Lorsque les voisins se sont rendu compte de leur absence prolongée, ils ont fracassé la porte de l'appartement pour constater les décès survenus plusieurs jours avant. Un autre voisin, décédé depuis, père d'un imminent professeur, que ses enfants et les jeunes du quartier transportaient sur une chaise pour lui éviter la fatigue de monter et descendre de nombreux étages, leur a dit un jour : « Faites tout ce qui est dans vos possibilités pour que l'indu occupant quitte les lieux et que l'ascenseur refonctionne. » En effet, il n'est pas facile de vivre dans un immeuble de onze étages sans ascenseur. Les hommes et les femmes âgés quittent leur foyer que s'ils sont vraiment obligés de le faire. Certains n'ont pas vu la lumière du jour depuis six mois. Les malades chroniques souffrent le martyre lorsqu'il faut rentrer en « escaladant » les centaines de marches qui séparent l'entrée de l'immeuble de leur domicile. 99 locataires ont signé une pétition contre l'indu occupant où ils demandent son évacuation dans les plus brefs délais « afin d'entamer les travaux de réfection de l'ascenseur et soulager ainsi les souffrances de nos proches qui n'en peuvent plus ‘‘d'avaler'' les étages à cause d'un individu parachuté qui cause un tort immense à toute la population qui vit dans le Bâtiment blanc ». Les structures et services concernés ne peuvent rester indéfiniment insensibles à ce cri de détresse des citoyens qui ne demandent qu'une seule chose, pouvoir vivre tranquillement dans leur environnement sans supporter les aléas d'une situation qu'ils n'ont pas provoquée.