La situation sociale des couches défavorisées a atteint des seuils alarmants dans une wilaya qui demeure parmi celles qui souffrent depuis des années du phénomène des bidonvilles avec leur lot de fléaux. A en croire les chiffres officiels, il a été dénombré, à ce jour, 38 825 familles nécessiteuses dont plus de 20 000 ont dans la seule ville de Annaba. Il faut ajouter à cela plus de 74 000 personnes ne bénéficiant pas d'une couverture sociale, en plus de 46 926 enfants nécessiteux, dont 19 785 dans les écoles primaires. Par ailleurs, la wilaya compte près de 1 774 femmes divorcées ou veuves, dont la majorité est sans revenu ; 1 100 d'entre elles ont été recensées dans la seule ville de Annaba. Tout cela plaide pour la mise en place d'une véritable politique sociale à même de prendre en charge les besoins des démunis. L'Etat continue de consentir des efforts « anarchiques » en direction des catégories sociales défavorisées, ce qui ne fait qu'accentuer la problématique compte tenu de la demande sociale de plus en plus croissante. L'amélioration de la condition sociale des populations demeure la relance de l'investissement productif d'envergure pour absorber un chômage accru qui ronge la jeunesse, toutes couches sociales confondues. Ainsi, la wilaya de Annaba compte 37 263 chômeurs et 63 792 retraités, sur une population globale de 633 478 habitants. La majorité des chômeurs se trouve dans les communes de Annaba, Sidi Amar, Aïn Berda et El Hadjar. Annaba vient en tête avec 16 000 sans-emploi, suivie de Aïn Berda avec 10 444, puis d'El Hadjar avec 6 650. Il convient de savoir dans ce contexte que ces communes regroupent, avec El Bouni, l'essentiel de la population de la wilaya. Il faut souligner que le chômage est un fléau qui mine l'ensemble des communes, lesquelles ont du mal à répondre à la demande à cause de l'insuffisance des moyens financiers en leur possession et l'absence d'une vision juste du développement local futur. Comment peut-on résorber le chômage quand les activités durables et rentables font cruellement défaut ? Les jeunes sans-emploi passent leur temps à espérer un hypothétique travail dès le démarrage d'un chantier ou d'une opération sporadique de recrutement au niveau d'une quelconque entreprise.