L'incapacité des autorités à faire face au fait accompli est à la mesure de cet infime programme de résorption de l'habitat précaire qui ne dépasse guère les 1 500 logements pour toute la wilaya. L'impuissance de l'Etat à lutter efficacement contre la poussée des bidonvilles, pour des raisons diverses, n'a fait qu'encourager ce phénomène. Il n'y a qu'à voir la prolifération de ces constructions autour des grands centres urbains, notamment pour se rendre à l'évidence que le problème a atteint des proportions alarmantes. Souvent, les populations fuient leurs douars pour des raisons socioéconomiques. On évoque surtout le chômage et la précarité des conditions de logement qui caractérisent leurs villages. Les « exilés » sont originaires, pour la plupart, de la wilaya et même des régions limitrophes, telles que Tissemsilt, Relizane et Aïn Defla. Réunis il y a quelques années à Chlef, les walis de la région avaient préconisé une série d'actions pour la prise en charge de ce fléau, lequel a été aggravé, faut-il le souligner, par la décennie du terrorisme et son lot d'exactions sur les civils. La mise en œuvre d'un ensemble de mesures d'accompagnement était l'une des conditions essentielles pour favoriser le retour de ces populations vers leurs communes de résidence. Cependant, les propositions des uns et des autres ne semblent pas avoir été prises en considération, puisque la situation demeure inchangée avec son lot de « favelas » qui agressent fortement le paysage urbain. L'incapacité des autorités à faire face au fait accompli est à la mesure de cet infime programme de résorption de l'habitat précaire qui ne dépasse guère les 1 500 logements pour toute la wilaya.