Il s'appelle M'hamed Yermèche. Son crime (contesté) : émission de deux chèques sans provision de 600 000 DA chacun, (dont l'un a été honoré) et abus de biens sociaux (de sa propre société) pour un montant équivalent. La liberté provisoire lui a été refusée à quatre reprises, malgré l'avis du médecin chef de la prison et la sensibilisation des plus hautes autorités du pays : président de la République, ministre de la Justice, directeur des droits de l'homme et des affaires pénales au ministère de la Justice, chefs de la cour d'Alger et président de la commission nationale des droits de l'homme. Une récente alerte, qui a provoqué la paralysie partielle du visage, a déterminé le malheureux à introduire une nouvelle demande de remise en liberté médicale, pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. Cette demande était donc la cinquième. Elle a été rejetée par arrêt le 27 octobre 2004, alors même que le ministère public s'en était remis, pour la première fois, à la sagesse de la cour, ce qui signifie qu'il était favorable à la libération. Un justiciable, présumé innocent, est donc condamné à mourir en prison. L'issue sera brutale ou progressive, par élimination successive (œil, joue…) , mais elle est inéluctable à court terme. Au nom du peuple algérien. Vous avez dit réforme de la justice ?