Le secteur des transports, qu'il soit collectif ou individuel, au sein de la wilaya de Médéa, a connu un grand boom depuis que les voies d'accès ont retrouvé la quiétude et la sécurité. Depuis, la population est constamment en mouvement et pour s'en rendre compte un petit tour au niveau des soi-disant gares routières, permet de constater qu'à n'importe quel moment le trafic est intense. Des va-et-vient incessants d'une foule bigarrée et des véhicules de tout genre en train de « charger » et « décharger » des passagers. Mais transporter une population de plus en plus importante nécessite une stratégie rigoureuse en termes de régularité des rotations, un matériel roulant adéquat et surtout une disponibilité sans faille. Or, c'est le schéma contraire qui est perceptible à Médéa, du fait que les transports collectifs ou individuels imposent leur diktat aux usagers. Certains opérateurs ne se soucient guère des prestations de service tant du point de vue de l'accueil et de la propreté que du respect des passagers. Les agents exerçant dans ce créneau ne semblent intéressés que par le remplissage des bus, même en étant en surcharge, et l'usager est traité comme une marchandise à transporter d'un point à un autre. Pourtant, la fonction de transport doit être tout autre. Pour avoir une idée sur les perspectives d'amélioration de ce secteur, on s'est rapproché du directeur des transports de la wilaya, Benothmane Hocine, qui a bien voulu nous fournir des explications, tout en mettant en avant la complexité de son département. En effet, après l'ouverture de ce secteur aux opérateurs privés, des largesses ont été accordées pour inciter les gens à investir dans ce créneau. Des bonnes volontés se sont manifestées à cette époque malgré les difficultés et l'insécurité sur les routes. Aussi, précise notre interlocuteur : « Si au début, on a axé sur la quantité pour couvrir les besoins de la wilaya en matière de transport, aujourd'hui, c'est une autre paire de manches, car il s'agit de l'amélioration de la qualité de service, du confort du voyageur et de la modernité des moyens. » Toutefois, certains transporteurs y sont réfractaires. Dans ce même ordre d'idées, des instructions ont été données pour renouveler tout le parc vétuste. A partir de l'année prochaine, il est également prévu des stages de formation pour le personnel chargé du transport en vue d'améliorer la qualité de service. Concernant l'infrastructure, la wilaya de Médéa a bénéficié d'un projet d'une gare routière multiservices, dont le taux d'avancement des travaux se situe actuellement à 60%, selon les estimations officielles. Trois autres gares routières sont également programmées au niveau des localités de Aïn Boucif, Chellalet Adhouara et Chahbounia. Il est question de 12 aires de stationnement inscrites dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux. Tout cela va contribuer à améliorer, en faveur des usagers, la qualité et l'accès aux transports desservant différentes localités et régions. Il est à noter que le parc du transport en commun au niveau de la wilaya de Médéa est évalué à 1500 bus tous genres de véhicules confondus, en plus de 2200 licences de taxi dont 700 sont inexploitées par manque de rentabilité. Il convient de préciser enfin que la wilaya de Médéa est desservie uniquement par la route, tandis que les chemins de fer restent toujours à l'état de projet depuis des années. Il est toutefois attendu l'inscription, prochainement, d'un projet de réalisation d'une ligne téléphérique du parc attractif de Benchicao à Tamezguida qui devrait être d'un grand apport pour le tourisme de montagne.