Trente-trois plaintes ont été déposées contre les services du CHU de Constantine durant l'année 2008, et au cours des deux premiers mois de l'année en cours, par les parents de malades estimant avoir été victimes d'erreurs médicales. Le chiffre communiqué par le conseiller juridique de cette institution lors de l'émission radiophonique Forum ne reflète pas la réalité, surtout que de nombreuses victimes ignorent complètement les démarches à suivre dans ce genre de situations. « Les affaires traitées par la justice, dans lesquelles les plaignants ont eu gain de cause, ont coûté au CHU des millions de dinars chaque année, alors que pour la seule année 2008, pas moins de 8 MDA ont été versés par notre assureur au profit des victimes », a affirmé Me Abdeljalil Hamani. Pour le Dr Rachid Djenane, président du conseil de l'ordre des médecins de la région de Constantine, englobant aussi les wilayas de Mila, Oum El Bouaghi et Jijel, peu d'affaires ont été portées à la connaissance du conseil, dont les missions demeurent toujours méconnues par les citoyens. « En dix ans d'existence, nous n'avons traité qu'une dizaine d'affaires liées à des erreurs médicales ou des pratique jugées illégales ; nous avons même procédé à trois sanctions dont la fermeture d'une clinique à Oum El Bouaghi », a-t-il avancé, précisant que les concernés, lesquels préfèrent recourir à la justice, doivent tout de même prouver cette erreur médicale contre le praticien qui demeure le dernier maillon de la chaîne hospitalière où divers dysfonctionnements sont constatés au niveau de l'environnement, la qualité des moyens mis en place, et aussi le niveau de formation. En l'absence de statistiques officielles relatives au nombre de cas enregistrés chaque année dans les structures publiques et privées, certains praticiens n'ont pas osé dénoncer les dépassements constatés à certains niveaux, qu'ils hésitent à rendre publics par crainte de représailles. D'autres ont soulevé le problème de la pression sous laquelle ils exercent et les conditions dures de travail, qui favorisent ces accidents, notamment au niveau des urgences et des services de maternité. Les récents scandales dévoilés par la presse et examinés par la justice au sujet des pratiques douteuses de certaines cliniques privées demeurent aussi l'autre volet d'une activité dominée par des intérêts d'ordre financier aux dépens de la santé des personnes. A ce titre, le Dr Djenane révèlera que 250 médecins recensés dans la région de Constantine exercent d'une manière illégale et devront faire, de ce fait, l'objet de poursuites judiciaires.