Le wali de Boumerdès semble déterminé à aller jusqu'au bout dans son entreprise de « restauration de l'autorité de l'Etat ». En effet, les uns après les autres, les espaces publics sont en train d'être récupérés. Après les rues et autres terrains vagues attenants au marché de la ville de Boumerdès, où l'ordre a retrouvé son droit de cité, suite à une intervention musclée des autorités, la destruction de nombreuses constructions illicites et la libération des trottoirs squattés par des commerçants, les autorités s'attaquent aux « squatteurs » des espaces utilisés comme parkings. Avant-hier, sur décision du wali, l'APC de Boumerdès a mis en exécution sa décision de récupérer les espaces publics utilisés par l'entreprise de transport Tahkout. L'interdiction a été notifiée à ce transporteur qui « utilisait gracieusement ces espaces comme parkings et arrêts pour le transport des étudiants. C'est que les collectivités locales se doivent de rentabiliser et de capitaliser toutes leurs ressources », expliquait le wali de Boumerdès, M. Merad, lors d'une réunion tenue jeudi dernier à la salle des conférences de la wilaya. En effet, dans la commune de Boumerdès, les trois parkings, à savoir celui jouxtant la maison Rachid Mimouni, du stade Djillali Bouamama et celui de la gare, étaient utilisés par ladite entreprise depuis des années. Ils lui sont désormais interdits « tant qu'un accord n'est pas conclu entre le transporteur et l'APC », nous a dit le maire de Boumerdès. Il est vrai que l'interdiction d'accès aux bus de Tahkout dans ces espaces n'a pas été sans conséquences sur les déplacements des étudiants de l'université M'hamed Bougara. Mais l'« intérêt de la collectivité doit primer », diront les responsables.Jusqu'à hier en début d'après-midi, on n'avait pas encore trouvé une solution définitive à ce problème. Les étudiants reprochent aux autorités locales d'avoir « agi dans la précipitation ». Car pareille décision « ne doit être prise qu'après avoir épuisé toutes les voies à même de permettre un règlement en douceur du problème. Il est vrai que la décision est bonne, puisque qu'elle oblige cette entreprise privée à payer les droits d'exploitation de ces parkings, mais je trouve anormal que les étudiants payent les frais de la mauvaise gestion et du laisser-aller qui a caractérisé ce chapitre durant des années, » dit Rafik, étudiant de la faculté de droit. Mais les responsables locaux ne l'entendent pas de cette oreille parce que « nul n'a le droit, sous aucun prétexte, de squatter des espaces publics à des fins personnelles. Le transporteur se devait de trouver une solution au problème de stationnement dès l'entame de ses activités », argue-t-on. Contacté par nos soins, le premier responsable de la commune de Boumerdès nous a déclaré : « J'attends que ce transporteur vienne pour discuter du problème et trouver des solutions. » À rappeler que lesdits espaces avaient été cédés depuis des années par l'assemblée locale au profit de cette entreprise privée sans aucune contrepartie, a-t-on indiqué. Depuis quelques semaines, c'est l'espace à proximité de la plage de Corso qui est aussi utilisé comme parking à ses bus.