Les régions d'El Abiodh Sidi Cheikh et d'El Bnoud ont connu, durant la première quinzaine de ce mois, une grande effervescence due à l'arrivée de deux délégations, l'une qatarie et l'autre saoudienne, venues pour la chasse à l'outarde et à la gazelle. Oran. De notre bureau La réaction locale ne s'est pas fait attendre au regard du comportement de ces visiteurs animés par l'unique désir de décimer ces espèces protégées. En effet, la population locale a très vite manifesté sa vive désapprobation à l'endroit de ces braconniers sans foi ni loi. Une désapprobation vivement portée aux oreilles des têtes couronnées par le directeur de la réserve de protection et de reproduction de l'outarde, George Hibbu, citoyen de nationalité britannique converti à l'Islam. Il faut dire que ce défenseur acharné des espèces rares ou en voie de disparition a réussi à tisser un véritable réseau de protection et de multiplication de cette espèce volatile protégée par la loi grâce, notamment, au concours des Bédouins et autres nomades qui sillonnent cette région steppique du pays en quête d'eau, de pâturages et de repères patrimoniaux. Par le biais d'un judicieux intéressement des habitants de la région, cet amoureux de la faune et de la flore a réussi (et réussit toujours) à récupérer l'essentiel des œufs de l'outarde pondus dans l'immensité de cette antichambre de notre désert, aux fins de reproduction. En effet, ce responsable, amoureux inconditionnel de la nature et défenseur acharné du fragile écosystème, achète aux éleveurs autochtones les œufs entre 1500 et 2000 DA la pièce. Il est surtout arrivé à faire de ces éleveurs de père en fils, jaloux de leur héritage, les meilleurs gardiens de la réserve du côté d'El Abiodh Sidi Cheikh. Une réserve qu'il dirige de main de maître. Assuré donc du soutien des citoyens excédés par la suffisance et le mépris de ces chercheurs d'émotions fortes, George Hibbu s'est montré intraitable cette fois-ci. Ce qui a poussé l'armada princière – dérangée dans sa quiétude – à quitter précipitamment le secteur pour retourner à son campement principal, situé dans le sud de la wilaya de Béchar, plus précisément du côté de Taghit, endroit jugé plus clément. En outre, il semble que des propos très vifs aient été échangés du côté de Oued Namous, à 400 km d'El Bayadh (autre endroit préféré de ces touristes d'un nouveau genre) entre les défenseurs autochtones de l'outarde et ces chasseurs princiers habitués à fouler au pied les lois de la République avec la complicité flagrante de ceux-là mêmes censés les faire respecter.