Un accord d'investissements a été signé avant-hier entre l'ambassadeur des Emirats arabes unis et l'exécutif de la wilaya d'El-Bayadh concernant la création d'espaces de préservation de l'outarde, notamment dans les régions sud de la wilaya. Ces espaces, une fois repeuplés, seraient destinés à la chasse, sport très prisé par certains Emiratis. Un accord a été signé avant-hier entre l'ambassadeur des Emirats arabes unis et l'exécutif de la wilaya d'El-Bayadh concernant la création d'espaces de préservation de l'outarde, une espèce d'oiseau rare très répandue dans le désert algérien, notamment dans les régions sud d'El- Bayadh. Ces espaces, dont l'étude technique est prévue pour la semaine prochaine, seront répartis à travers quelques régions de la wilaya, qui ont vu réapparaître quelques espèces de faune ayant disparu ces dernières années. L'espoir d'assister à un repeuplement des périmètres, ayant connu d'intenses activités de chasse à l'outarde par des émirs du Golfe, reste le souci majeur de la délégation émiratie qui compte injecter un investissement conséquent, lequel investissement aura un impact aussi bien sur l'emploi que sur la régénération de la faune et de la flore. Ainsi, après l'avoir quitté en catastrophe il y a deux ans, suite à l'assassinat d'un émir du Golfe dans la région de Djelfa, le désert algérien semble être prisé de nouveau. C'est du moins l'interprétation qu'on pourrait donner à cette visite même si l'objectif paraît encore beaucoup plus technique que politique. Quoique les discussions soient encore au stade préliminaire, l'accord signé sous-entend un réinvestissement dans la chasse à l'outarde. Car ce sont les deux communes connues pour leur richesse en faune qui ont suscité l'intérêt de Son Excellence l'ambassadeur émirati lors de son passage dans cette wilaya steppique, à savoir El-Abiodh Sidi Cheikh et Brezina, situées à 120 km au sud du chef-lieu de wilaya. Bien qu'ayant une intention de créer des espaces de préservation de l'outarde, le représentant émirati ne semble pas omettre les critiques formulées par les populations de la région, lors des massacres perpétrés à l'encontre de la faune, qui faisait jadis la beauté des monts des Ksours. Cette fois-ci donc, la stratégie nouvelle consisterait en la création d'espaces de chasse précédés par leur préservation en vue de servir de territoire d'accueil une fois repeuplé. D'ailleurs, les sites ciblés commencent à voir l'arrivée de cet oiseau d'une rare beauté, particulièrement sur les monts des Ksours qui dominent la grande plaine des Ouled Sidi Cheik. C'était là qu'ont commencé les premières apparitions des émirs du Golfe, selon les propos de certains citoyens de la région. D'ailleurs, cette zone semi-désertique constitue un réservoir important sur le plan de la biodiversité du fait de l'existence de paramètres favorables à l'éclosion de certaines espèces d'oiseaux propres aux régions semi-arides, pour peu que les conditions à leur survie soient assurées. C'est dans cette perspective que s'inscrit la venue de l'hôte des “beïdhis” tout en prenant en compte les chances de revoir un jour le repeuplement rapide de périmètres de chasse ayant permis aux émirs du Golfe d'assouvir leur passion. d'après nos sources, l'accord qui permettra le lancement du projet ne serait que protocolaire du fait que les études portant sur le choix des sites se feront ce samedi. Une attitude qui signifierait prudence du côté des autorités, puisque la présence des émirs pour les besoins de la chasse à l'outarde est mal perçue dans la région. Les souvenirs des massacres écologiques perpétrés sont si proches pour que d'autres randonnées du genre soient acceptées. Une situation tellement redoutée que les officiels ont bien compris, en procédant, cette fois-ci, à la création de conditions favorables avant le lancement des prochaines campagnes de chasse. Selon quelques indices qui entourent cette visite surprise, la stratégie de conquérir plus d'espaces reste subordonnée à la possibilité d'agir sur les deux fronts et en premier lieu la préservation de la flore, une politique dont faisaient fi les émirs qui ne s'intéressaient qu'à une partie de la chair d'une faune rarement prise en considération. À noter enfin que chez les autorités locales concernées, le geste de l'ambassadeur est perçu comme une lueur d'espoir quant à l'incidence qu'aura ce genre d'investissement sur l'emploi local. A. M.