Les mauvaises nouvelles sur le front économique ont mis en difficulté les prix du pétrole, ces derniers jours, malgré la reprise constatée jeudi après la publication des chiffres hebdomadaires américains. Alors que depuis la fin du mois de décembre, les cours s'étaient stabilisés autour des 40 dollars pour le brut américain et 45 dollars pour le brent, la semaine passée les prix de ces deux qualités de brut ont perdu plusieurs dollars. Le brut américain est même descendu en dessous des 35 dollars le baril et le brent en dessous des 40 dollars. Il faut dire que les nouvelles de la semaine dernière n'étaient pas bonnes. Le Japon, qui est la deuxième économie au monde et qui est en récession officiellement depuis le troisième trimestre de l'année 2008, a subi un autre revers au quatrième trimestre de l'année 2008. Les chiffres publiés lundi dernier ont montré une contraction du PIB de 3,3% au quatrième trimestre de l'année 2008, soit un recul de 12,7% en moyenne annuelle. C'est le plus mauvais chiffre depuis la crise de 1973 et ce serait la pire depuis la fin de la guerre, selon le gouvernement japonais. Sa gravité la rapproche de celle que vivent les Etats-Unis. Sachant que le Japon est le troisième plus grand consommateur de pétrole au monde, avec plus de 5 millions de barils par jour, on mesure mieux les effets des chiffres publiés.Cette situation a entraîné l'élaboration de nouveaux plans de relance dans plusieurs pays, y compris au Japon. En Allemagne, le Parlement a adopté hier (vendredi) un deuxième plan de relance de 50 milliards d'euros pour soutenir les entreprises. Ces plans viennent soutenir l'effort entrepris par le président des Etats-Unis, Barack Obama, qui a promulgué le plan de relance préparé par son équipe et qui est d'un montant de 787 milliards de dollars. Toutefois et vu la gravité de la crise, le marché réagit très prudemment et les investisseurs attendent une vraie relance de la demande. La situation des stocks, qui a une grande incidence sur les prix actuellement, a soutenu les prix du pétrole, jeudi et vendredi. Le recul inattendu des stocks pétroliers hebdomadaires américains a inversé la tendance et les prix à New York ont gagné environ 5 dollars avec une hausse de 14%. La situation pourrait encore devenir difficile à la veille du second trimestre qui marque la fin de l'hiver et entraîne généralement une baisse sensible de la consommation de pétrole brut. Mais l'Opep dispose encore d'un peu de temps avant sa réunion de Vienne le 15 mars prochain pour appliquer à 100% ses décisions de réduction prises le 17 décembre 2008 à Alger. Car, durant cette période, tout se jouera sur la capacité des pays membres de l'Opep à respecter leurs engagements avant l'éventualité de réduire une nouvelle fois leur production.