Après un recul de près de 10 dollars le baril, le pétrole a repris hier pour se stabiliser autour des 74 dollars sur le marché new-yorkais. La baisse des prix du pétrole en dessous des 80 dollars a commencé à la mi-janvier, lorsque le marché a pris en compte la hausse des stocks suite à la fin de la vague de froid qui les avait portés. En une semaine déjà, les prix avaient perdu 5 dollars, tandis que l'OPEP, dans son rapport mensuel du mois de janvier, constatait que les stocks importants empêcheraient une augmentation de la demande en pétrole. L'importance des stocks dans les pays de l'OCDE et la lenteur de la reprise économique ont fait perdre, durant la deuxième quinzaine de janvier, près de 10 dollars au baril de pétrole. Cette tendance pourrait encore se poursuivre jusqu'au deuxième trimestre, une période qui est généralement marquée par une baisse de la demande vu la fin de l'hiver. Actuellement, la reprise du dollar constitue un facteur baissier pour le baril de pétrole. Toutefois, les prix restent nettement au-dessus des 70 dollars le baril aussi bien à New York qu'à Londres. Les chiffres de la croissance américaine au 4e trimestre de l'année 2009 publiés hier par le Département américain du Commerce ont consolidé les prix du pétrole, qui ont pris environ un dollar. Selon les chiffres publiés hier, le produit intérieur brut (PIB) américain était en hausse de 5,7% au 4e trimestre. C'est la meilleure performance enregistrée depuis le 3e trimestre de l'année 2003. Mais pour toute l'année 2009, le PIB américain a connu un recul de 2,4%, soit la plus mauvaise performance depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais le fait que certains économistes considèrent cette reprise comme durable peut aider à consolider les prix sur le marché pétrolier. Les perspectives de croissance pour l'année 2010 sont très bonnes, selon les mêmes économistes. Selon la Maison-Blanche, l'augmentation du PIB pour le 4e trimestre est « la nouvelle la plus positive à ce jour ». Pour la conseillère économique du président Obama, Christina Romer, « le rapport sur le PIB aujourd'hui est la nouvelle la plus positive à ce jour de l'économie ». Dans un communiqué publié hier vendredi, elle a considéré que « le changement depuis le premier trimestre de 2009, quand le PIB a chuté en rythme annuel de 6,4%, est vraiment extraordinaire ». Mais ce résultat positif à plus d'un titre ne devrait pas faire oublier les problèmes que pose le secteur de l'emploi pour l'économie américaine, vu que le taux de chômage reste important, autour des 10%. A ce sujet, la conseillère du président Obama a estimé que « la route à venir sera sûrement cahoteuse et nous devrons agir de façon responsable pour faire en sorte que la reprise soit aussi douce et robuste que possible », ajoutant : « Si une croissance du PIB est nécessaire pour une croissance de l'emploi, nous devons rester concentrés sur la nécessité de remettre les Américains au travail. » Le chiffre sur le PIB américain devrait aider les prix du pétrole à se stabiliser, en attendant la période du deuxième trimestre qui pourrait faire reculer les prix du pétrole. Hier et en milieu d'après-midi, les prix du light sweet crude étaient au-dessus des 74 dollars, tandis que ceux du brent étaient au-dessus des 72 dollars le baril.