Des dizaines de citoyens habitant le site des chalets Haouch El Makhfi, dans la commune de Ouled Haddaj ont observé hier un sit-in devant le siège de la wilaya, pour dénoncer « la décision de leur expulsion des chalets ». Les protestataires réclamaient des décisions de régularisation des chalets qu'ils occupaient depuis des années et qui leur ont été cédés par leurs proches. « Nous avons reçu des mises en demeure pour libérer ces chalets, alors que nous n'avons plus où aller », dit S. Ziani, l'un des protestataires qui occupe un chalet attribué pour son cousin après le séisme. « Ce dernier a bénéficié d'une aide de l'Etat dans le cadre du séisme et m'a laissé son chalet que j'occupe sans aucune décision », ajoute-t-il. Abondant dans ce sens, M.Hariti, venu lui aussi réclamer une décision de régularisation nous confie : « J'ai loué deux chalets avec tous les papiers nécessaires depuis trois ans à 5000 DA/mois . Le bénéficiaire desdits chalets a eu 1 million de dinars, mais il n'a pas remis les clefs aux autorités et m'a expulsé ces derniers jours », dit-il en précisant qu'il n'a jamais cessé de réclamer un chalet où loger ses enfants. Intervenant dans ce sens, un autre protestataire, S. Kechout affirme qu'il habite un chalet de son gendre qui lui été attribué après le séisme. « Ce dernier, précise notre interlocuteur, a opté pour l'aide d'un million de dinars pour la reconstruction mais il n'a pas encore achevé sa bâtisse. Mais, moi je n'ai aucun autre logement où je puisse me loger. J'ai fait des demandes dans le cadre social, mais aucune réponse ne m'est parvenue à ce jour », lance-t-il en soulignant que « pas moins de quatre habitants occupant des chalets de manière illégale au niveau du même site ont reçu des décisions de régularisation récemment, alors que les autres sont menacés d'expulsion. C'est de l'injustice ! », dénonce-t-il. Néanmoins, si certains habitants méritent d'êtres régularisés, d'autres ne sont plus dans le besoin et occupent les chalets juste pour avoir un logement à l'avenir. Un autre contestataire, visiblement irrité par les déclarations de ses concitoyens tonne : « C'est mon frère qui est sinistré et a bénéficié de trois chalets. Les autorités lui ont attribué deux logements et a libéré deux chalets et m'a cédé le troisième dont je réclame la régularisation, mais en vain ». Ainsi, il est vrai que certaines familles ont bénéficié de plus d'un chalet après la catastrophe, mais il est utile de souligner que la loi n'accorde qu'un seul logement et les services techniques n'établissent qu'une seule fiche pour chaque bâtisse effondrée. Après s'être rassemblés devant le portail principal de la wilaya, les protestataires se sont dispersés dans le calme en début d'après-midi. « Nous avons transmis une lettre de requête au wali, mais nous n'avons été reçus par aucun responsable », s'indigne-t-on. Par ailleurs, et durant la même journée une centaine de citoyens de la région de Ouled Larbâa et de Ouled Ameur qui englobe une dizaine de petits villages, relevant des communes de Cap Djinet, Ouled Aïssa et Bordj Menaïel, ont improvisé un sit-in devant la même institution pour réclamer l'entame du projet du CEM, inscrit au profit de leur région depuis plus de quatre ans. Ces derniers ont dénoncé les retards mis par les responsables pour le démarrage du projet malgré le choix du terrain qui a été effectué en 2003. Suite à ce retard, les villageois relèvent que « des rumeurs persistantes, faisant état de la réaffectation de notre projet au profit d'une autre commune, viennent semer le doute dans l'esprit de nos villageois ». Ces derniers écrivent dans un document transmis au wali qu'ils « avaient été reçus par le chef de daïra de Bordj Menaïel qui les a informés que le dossier portant réalisation du CEM était complet et qu'il se charge de relancer le wali pour activer les procédures d'appel d'offres ». Les protestataires ont été reçus par Mme Balahcen, l'attachée du chef de cabinet du wali. « Elle nous a promis de nous contacter dans le proche avenir pour nous informer de la réalité de ce projet et l'état d'avancement des procédures portant sa réalisation », nous dira le représentant des villageois. A souligner que toutes nos tentatives de rejoindre la directrice de l'éducation de la wilaya, pour un complément d'informations ont été vaines.