Le lendemain de l'attaque terroriste qui a ciblé des agents de sécurité de la société Spas à Tizrarane (commune de Ziama Mansouriah, wilaya de Jijel), la population semblait avoir passé plusieurs nuits blanches tellement l'émoi suscité et la compassion pour les neuf victimes décédées étaient grands. La nouvelle est parue hier en manchette à la une des journaux. Jijel. De notre bureau Outre le vif émoi de la population, certains de nos interlocuteurs n'ont pas manqué de montrer de l'étonnement, surtout que ces mêmes agents avaient été attaqués au même endroit, le 5 mars 2008. Un ancien patriote qui a requis l'anonymat dira que cette recrudescence est prévisible, particulièrement dans les zones rurales isolées. Il ajoute que « la réintégration des patriotes dans la lutte antiterroriste est devenue nécessaire, surtout avec l'expérience acquise durant la dernière décennie et leur connaissance parfaite du terrain ». « Pourquoi prévisible ? », avons-nous questionné. La réponse fait référence aux différentes sorties terroristes des derniers mois et semaines, notamment à Sidi Abdelaziz où une bombe a explosé sans faire de victime ou encore aux informations sur des activités terroristes au nord d'El Milia, dans l'axe El Ancer-Bouraoui-Belhadef, le triangle de la région de Seddet formé par les communes de Bordj T'har, Beni Hbibi et Chekfa, ou encore la persistance de groupes terroristes dans la région des Babors qui donne sur la wilaya de Jijel et la forêt de Guerrouche, entre El Aouana et Ziama Mansouriah. Madjid, la quarantaine, fonctionnaire de son état, explique l'attentat par l'isolement du lieu de l'attaque. Il ajoute que cette sortie terroriste a montré « l'échec du dispositif mis en place, notamment avec des éléments faiblement armés ». Les victimes, dit-il, n'avaient que des fusils à pompe. Un arsenal rudimentaire devant les mitraillettes et les lance-roquettes utilisés par les terroristes.Pour Nadir, travaillant à son compte, l'installation d'un détachement de la garde communale dans ces zones isolées, permettrait d'empêcher ces terroristes de réaliser des attentats ayant un aussi grand impact médiatique, objectif qu'ils semblent rechercher. Pour notre interlocuteur, il est clair que « cette sortie est faite pour saborder le prochain lancement de la campagne électorale pour la présidentielle de 2009 et contrecarrer l'optimisme officiel quant à la situation sécuritaire ». Quel que soit l'impact de cet attentat, la population semble plus que jamais rejeter catégoriquement cette manière d'agir criminelle.