La Société des tabacs algéro-émiratie (STAEM) vient d'effectuer, tout récemment, son entrée en activité sur le marché algérien. Depuis la semaine dernière, elle a ainsi entrepris l'importation et la commercialisation en Algérie de marques de cigarettes étrangères. Selon les propos de sa directrice de la communication, cette nouvelle société compte «s'appliquer, dans une première phase, à mieux connaître le marché algérien afin de mieux dimensionner le futur outil de production qu'elle projette de mettre en place». Ainsi, cette société prévoit de s'atteler, dans un premier temps, à sonder le marché national à travers la distribution de produits importés, pour pouvoir passer à terme à la fabrication sous licence de ces mêmes produits en Algérie. Créée à la faveur des dispositions de la loi de finances 2001, qui a consacré l'ouverture du marché des tabacs aux investisseurs étrangers, la STAEM, précisent ses responsables, a été agréée par le ministère des Finances en qualité de fabricant de tabacs. Dans une phase intermédiaire, souligne-t-on, cet agrément autorise la société à importer les marques de cigarettes étrangères qu'elle devra fabriquer localement dans un délai de deux ans, tel que le prévoit la réglementation en vigueur. Société mixte de droit algérien ayant pour objet la fabrication et la distribution de cigarettes de marques étrangères en Algérie, la STAEM, indique-t-on, est née d'une joint-venture entre la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et un consortium émirati d'investisseurs arabes, qui en détiennent la majorité du capital social, soit 51%. Selon ses responsables, la STAEM compte actuellement un effectif avoisinant une centaine de personnes et table sur la création de plus de 500 emplois directs avec le démarrage de l'usine de production qu'elle compte installer d'ici deux années. A travers les premiers contrats d'importation, signés en 2003 avec trois propriétaires de marques internationales de tabacs, la STAEM, nous a affirmé sa directrice de communication, a également obtenu l'accord de principe pour accéder, à brève échéance, aux licences de fabrication de ces mêmes marques en Algérie. Dans cette optique, relèvera-t-elle, «notre société a réalisé depuis sa création des investissements évalués à 5 millions de dollars et prévoit de porter ce montant à plus de trente millions de dollars dans les deux années à venir avec le lancement de la production». Et de souligner à cet égard que «la STAEM cible le marché de la cigarette blonde internationale, car celui-ci est appelé à se développer davantage en Algérie durant les quelques prochaines années». Actuellement, nous indique-t-elle, «le marché algérien de tabac est estimé en termes de demande à quelque 1,2 milliard de cigarettes par an, dont une part de 20 à 25% revient aux marques étrangères». Cependant, notera-t-elle, «il est difficile d'évaluer de façon précise la demande réelle en Algérie, tant les estimations avancées par différents intervenants du secteur restent éloignées les unes des autres». Interrogée sur les effets de la concurrence déloyale qu'induit le phénomène de la contrebande, la même responsable signifiera que «comme pour tout autre secteur économique, c'est évidemment inquiétant pour les intervenants sur le marché du tabac». D'un autre point de vue, ajoutera-t-elle, il faut également relever que le marché algérien est aujourd'hui ouvert à la concurrence, car en plus de la SNTA «ce marché compte déjà deux nouveaux concurrents, à savoir Philip Morris et Imperial Tobacco», soit les deux firmes à qui appartiennent les marques commercialisées actuellement par la STAEM.