A quelques heures de l'ouverture officielle de ce salon international, lundi dernier, une dizaine de stands n'étaient pas encore montés, d'autres étaient en chantier, d'autres encore étaient pour le moins minimalistes : un drapeau et une table (avec ou sans chaise…). Les occupants des lieux s'activaient pour présenter un espace correct au nouveau ministre du Tourisme et à la délégation officielle présents pour l'inauguration, avant d'accueillir le public l'après-midi. Un clou par-ci, un coup de marteau par-là, coup de serpillière contre pose de moquette. Les deux premiers jours ont été des journées de rodage, le public étant encore clairsemé avant le rush du week-end. Mardi, par exemple, le stand du Niger, à présent fort sympathique, était encore en friche. En fin de matinée, les représentants du secteur touristique de ce pays (qui avaient atterri à Alger la veille) étalaient tout juste leurs bogolans. Pour autant, on note un réel effort de présentation de la par des exposants présents cette année. Les étrangers, comme la Grèce ou la Tunisie, ont mis le paquet et présenté des stands de qualité, avec des animations, du personnel nombreux et des décors agréables. Par rapport à l'année dernière, on sent une vraie atmosphère dans les stands et le dépaysagement tenait à peu de choses. Une fontaine et des meubles en fer forgé chez les Tunisiens, des volets bleus comme en Grèce, auxquels il ne manquait que les cascades de bougainvillées pour faire «comme là-bas». Pour les Algériens, le stand d'Air Algérie, avec sa mezzanine, était visible de loin. D'autres de taille plus modeste attiraient l'œil : celui de la wilaya de Ghardaïa, entièrement recouvert de magnifiques tapis de la région et où le thé à la menthe était offert de bon cœur. Ou celui du groupe hôtelier Dar Diaf, en bois peint, «conçu comme une maison où il fait bon entrer et se reposer», comme l'expliquait l'un des membres de la direction. Bref, des espaces, variés, comme le sont les différentes régions d'Algérie, avec un accent mis sur l'accueil et des exposants généralement professionnels. Côté professionnalisation justement, on a pu découvrir les élèves des écoles hôtelières algériennes et des futurs cuisiniers qui devront satisfaire le touriste étranger comme national. Les stands de ces écoles, notamment celle, réputée, de Tizi Ouzou, étaient toujours remplis de curieux, aussi intéressés par le cursus que par la nourriture proposée en dégustation tout au long de la journée. Enfin, on a pu noter la présence de plusieurs groupes privés immobiliers internationaux qui ont dévoilé leurs projets de construction d'hôtels et de complexes touristiques, à grand renfort de plans et de dessins. Ce qui laisse à penser que ces réalisations auront vraiment lieu ! Par rapport à l'année dernière, c'est clair, le salon a gagné en sérieux et en organisation. Il a pris de l'ampleur et reflète bien le frémissement que l'on sent dans le secteur touristique en Algérie, notamment avec la reprise du tourisme saharien en 2004 ou le dévelopement réel du tourisme de mémoire, les groupes d'anciens pieds-noirs se suivant à une cadence régulière. Tous les espoirs sont donc permis.